Le W-Log

March 22, 2007

Le silence de la presse et l’horreur alimentaire

Filed under: Opinions — William @ 4:33 pm

Le 25 février dernier, Le Journal du Dimanche m’ouvrait ses colonnes dans le cadre de la rubrique Franc-Parler. Il s’agit pour l’instant du seul article de presse écrite consacré à Toxic.

Cette absence n’est en rien le fruit du hasard. Ni l’illustration d’une obsession monomaniaque de l’écrit pour la campagne présidentielle. Non, la vérité est beaucoup plus simple : l’industrie agro-alimentaire est un des premiers annonceurs publicitaires du pays. Et, à défaut de lecteurs, la presse écrite a un besoin vital de l’argent de la pub.

Et il ne s’agit ni de paranoïa ni d’aigreur. J’ai assisté à deux coups de téléphones de journalistes confus, expliquant que la régie pub de leur magazine ne souhaitait pas que l’on parle du livre. Un ami de confiance, suffisamment bien placé pour être au fait de ce genre de décisions m’a également fait part des même…obligations.

Rien de neuf à tout cela. L’indépendance et la liberté de la presse ne sont que des illusions. Et c’est pour cela que je préfère écrire des livres. Et maintenant, utiliser internet afin de communiquer sans filtre.

Mais revenons au JDD qui non seulement a décidé de publier mon texte mais qui de plus n’a demandé aucune modification me laissant libre de mes propos.

J’ai décidé aujourd’hui de partager ce texte avec vous dans sa version intégrale .

Bonne lecture …

“L’obésité augmente beaucoup plus vite depuis 1992 chez les agriculteurs ou les ouvriers que chez les cadres et les professions intellectuelles supérieures. Ainsi moins un individu est diplômé, plus il a de chances d’être obèse.”
L’étude publiée ces derniers jours par l’Institut national de la Statistique et des études économiques (INSEE) confirme que la France suit une évolution semblable au reste de la planète. En effet, la crise mondiale d’obésité est un terrible facteur d’inégalités. Créant de fait, un régime de ségrégation, elle touche d’abord les plus pauvres d’entre nous.

L’ampleur du tour de taille est proportionnellement inversée à celle du porte-monnaie. Une notion confirmant le rôle déterminant joué par notre pouvoir d’achat sur notre bonne santé. Car les conclusions de l’INSEE ne veulent rien dire d’autre que cela : privés de l’accès à une alimentation plus saine, les ménages français les moins aisés souffrent plus de l’obésité. Et l’obésité n’est que la face visible d’un terrible iceberg sanitaire. La crise s’accompagne de l’augmentation des maladies cardio-vasculaires, des cas de diabètes frappant de plus en plus jeune et même de certains cancers.

Au delà de la confirmation de cette inégalité, le rapport de l’INSEE, sans en saisir totalement la portée, remarque également “que de plus en plus de personnes suivent un régime amaigrissant”. C’est ce paradoxe qui est à l’origine de mon enquête et des travaux de dizaines de scientifiques que j’ai pu rencontrer. Le point de départ est simple : les deux préceptes plein de sens du “mangez moins-bougez plus” sont insuffisants à expliquer l’ampleur, la fulgurance et la continuité de la crise mondiale d’obésité.

Et que de fait, il est devenu nécessaire de se pencher sur le contenu de nos assiettes.
Ces trente dernières années, poussée par une impressionnante révolution technologique, notre alimentation a radicalement changée. Devenue essentiellement industrielle, elle porte en elle les germes de nos maux.
Au delà de la remise en cause de certains produits et mode de consommation, c’est sur certains ingrédients que l’attention de nos autorités de régulation doivent désormais se pencher. Ainsi, certains conservateurs ont des actions prouvées sur notre ADN. D’autres pesticides sont cancérigènes.

Mais l’exemple le plus dérangeant, peut-être parce qu’il frappe d’abord nos enfants, est celui de l’acide gras trans. Cette huile, partiellement hydrogénée, est utilisée massivement dans la préparation des viennoiseries, des barres chocolatées, de certaines céréales et à la cuisson des frites de la restauration rapide. Depuis quinze ans, plus personne n’ignore les effets dévastateurs de ce produit bon marché sur notre santé. Il est d’ailleurs interdit au Danemark et, depuis le 1 janvier dernier, à New York. L’explication est sans appel : la consommation d’acide gras trans est responsable de 100 000 décès par an aux États-Unis. En France, le produit est toujours autorisé. Pourtant comme le remarquait l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), une partie de la jeunesse française en consomme désormais autant que les jeunes Américains.

Si manger doit redevenir un acte de démocratie directe, un réveil citoyen n’est malheureusement pas suffisant pour éviter les pièges de notre assiette. Il faut ainsi, en pleine campagne présidentielle, que notre environnement alimentaire devienne une cause nationale.

Le plus vite sera le mieux.

March 13, 2007

Notre pain quotidien

Filed under: Opinions — William @ 2:34 pm

Ce soir, j’ai envie de vous demander d’aller au cinéma.

Demain, dans une poignée de salles, sort un remarquable documentaire.
Si vous avez lu et aimé Toxic, si le présent et le futur de votre alimentation vous intéresse, vous devez voir Notre pain quotidien.
Nikolaus Geyrhalter a réussi, avec poésie, a mettre en image les coulisses de l’industrialisation de notre nourriture. Des images fortes où il est question de pesticides et d’élévage à la chaîne.

Un peu comme si une partie de Toxic venait de s’emparrer du grand écran.

Notre pain quotidien
ne bénéficie pas du réseau publicitaire et marketing habituel. KMBOFilms est un jeune diffuseur qui a besoin de votre aide.
Donc à vous de jouer, diffusez ce message, parlez-en autour de vous et surtout, si Notre pain quotidien est projeté près chez vous, ne manquez pas un grand film.

Merci de votre fidélité,

William


Notre pain quotidien
Vidéo envoyée par kmbofilms

March 4, 2007

Toxic, l’interview de Valérie Expert

Filed under: L'Auberge Espagnole — William @ 6:02 pm

Mon passage par On en parle sur LCI reste un des moments clés de la présentation médiatique de Toxic. Pourquoi ? D’abord parce que Valérie Expert a lu le livre avant de me rencontrer. Et elle l’a aimé. Et cette sincérité là passe très bien en télévision.
Ensuite, elle est passionnée par le sujet. N’a pas besoin de se référer à des fiches écrites par un assistant de l’ombre. Et cette passion passe encore mieux à la télévision.
Vous l’aurez compris, toutes les conditions étaient réunies pour réaliser une interview de qualité.
En tout cas, c’est comme cela que je l’ai vécu.
Bon visionnage

William

P.S : A partir de lundi 4 mars, le site Toxicfood.org sera mis à jour très fréquement. Les dessous du lancement du livre bien sur ( et un passage … surprenant chez Stéphane Bern) mais aussi et plus important des tas de conseils. Et puis, surtout, la prochaine étape de la reconquète de nos assiettes.

February 18, 2007

Toxic, les films

Filed under: L'Auberge Espagnole — William @ 3:06 pm

February 16, 2007

Pourquoi Toxic ?

Filed under: L'Auberge Espagnole — William @ 2:06 pm

Technorati Profile

January 26, 2007

Quatrième de couv’

Filed under: L'Auberge Espagnole — William @ 9:09 pm

La voici, la voilà… Un mois avant la sortie en librairie, le texte du quatrième de couverture de Toxic, mon prochain livre :

En trente ans, à notre insu, l’alimentation a changé dans des proportions dramatiques. Désormais les fruits et légumes sont chargés de pesticides cancérigènes, les desserts saturés en acides gras nocifs, certaines saucisses entraînent des mutations de l’ADN humain et des steaks hachés contiennent de la viande de… quatre cents vaches différentes !

Science fiction ? Activisme ? Paranoïa ? Non, rien de tout cela mais une réalité établie et confortée par de nombreuses études scientifiques. Qui aboutissent à la même conclusion : suivant l’exemple américain, l’espérance de vie de nos enfants sera plus courte que la notre.

Des conséquences de l’épidémie mondiale d’obésité à la dure réalité de l’élevage industriel, des véritables raisons de la multiplication de certains cancers à l’ampleur des risques encourus à chaque coup de fourchette, Toxic révèle comment nous en sommes arrivés là. Et comment nous pouvons en sortir, à condition de réagir. Vite.

Après l’affaire Dominici, l’assassinat de JFK et les secrets de Coca-Cola, William Reymond révèle la face cachée de notre alimentation quotidienne.
Une chose est sûre : après avoir lu cet ouvrage, vous ne regarderez plus jamais votre assiette de la même façon…

Toxic, la quatrième de couverture

Filed under: Promo — William @ 12:15 pm

Voici le texte de la quatrième de couverture de Toxic. Sortie le 23 février prochain…

En trente ans, à notre insu, l’alimentation a changé dans des proportions dramatiques. Désormais les fruits et légumes sont chargés de pesticides cancérigènes, les desserts saturés en acides gras nocifs, certaines saucisses entraînent des mutations de l’ADN humain et des steaks hachés contiennent de la viande de… quatre cents vaches différentes !

Science fiction ? Activisme ? Paranoïa ? Non, rien de tout cela mais une réalité établie et confortée par de nombreuses études scientifiques. Qui aboutissent à la même conclusion : suivant l’exemple américain, l’espérance de vie de nos enfants sera plus courte que la notre.

Des conséquences de l’épidémie mondiale d’obésité à la dure réalité de l’élevage industriels, des véritables raisons de la multiplication de certains cancers à l’ampleur des risques encourus à chaque coup de fourchette, Toxic révèle comment nous en sommes arrivés là. Et comment nous pouvons en sortir, à condition de réagir. Vite.

Après l’affaire Dominici, l’assassinat de JFK et les secrets de Coca-Cola, William Reymond révèle la face cachée de notre alimentation quotidienne.
Une chose est sûre : après avoir lu cet ouvrage, vous ne regarderez plus jamais votre assiette de la même façon…

January 24, 2007

L’épreuve des épreuves

Filed under: L'Auberge Espagnole — William @ 3:00 pm

Autant vous prévenir d’entrée, si la lecture de quelques lignes de jérémiades sûrement injustifiées est un exercice douloureux, alors autant éviter cette nouvelle entrée de mon blog. Car, voilà, je vais me plaindre.

Pas de vous et encore moins de ces deux heures passées à répondre à 49 mails afin de tenter d’épurer mon retard ( vu le flux permanent des arrivées, c’est une tentative perdue d’avance mais bon, autant s’en donner l’illusion).
En fait, cela même été plutôt agréable. Frustrant aussi. Car finalement, par manque de temps, mes réponses manquent parfois de l’attention que vos courriers méritent. Mais, comme un de vous me l’a écrit, c’est mieux que rien.

Mais aujourd’hui, je n’ai pas envie de vous parler de myspace, du retard dans les réponses aux commentaires, à la non mise à jour de mon profil et de son design. Aujourd’hui, et là aussi afin de répondre à certaines demandes, j’ai décidé de vous faire partager mon quotidien d’auteur. Du moins, la partie où il se passe des choses. Pas celle où, durant des heures, je fixe stupidement l’écran de mon Mac à tenter de capter la musique des mes mots.

Dans un mois donc, Toxic sera en librairie. Cela fait dix ans que Flammarion publie mon travail et cela devrait continuer ainsi un bon moment encore. Mais bon je m’égare. Je garde la séquence nostalgie pour mes vieux jours. Il est encore trop tôt pour parler comme un ancien combattant.
Revenons donc à nos moutons…

L’écriture n’est qu’une étape. Elle suit le travail d’enquête et de recherches. Mais surtout elle précède le reste. Le reste ? Oui, ce que je suis en train de terminer maintenant. D’abord, il y a les échanges avec mon éditeur, l’intégration ou pas de ses suggestions. Avec Thierry Billard nous travaillons ensemble depuis Dominici non coupable. La collaboration est facile, rodée. Ses idées sont très généralement bonnes. Et pour tout dire, ce regard extérieur est essentiel. Lorsque l’on passe plusieurs mois le nez dans le guidon, il est difficile d’avoir le moindre recul sur son travail. Certes, j’ai bien une idée, un sentiment. Mais, il est bon de savoir que parfois ce qui me parait évident ne l’est pas pour un autre.

Ensuite, le manuscrit passe entre les mains de l’avocat. J’ai pas à me plaindre non plus de ce côté là. Flammarion m’a toujours suivi me donnant même un espace de liberté que je considère comme unique. Aucun de mes livres n’a été “censuré”. Et d’ailleurs, malgré une législation de plus en plus complexe, je ne pense pas que cela ait été le cas pour d’autres ouvrages.

Il y a également le travail sur le cahier iconographique. Depuis Coca-Cola, l’enquête interdite, le cahier est en couleur. J’adore cet ajout visuel. Et, si comme l’on dit, une photographie vaut mille mots, alors le cahier de Toxic va parler haut et fort.

Il faut également terminer la couverture. Le sous-titre. Le texte du bandeau rouge. Même s’il reste la prérogative de l’éditeur, c’est moi qui vais devoir l’assumer. Puis, vient l’exercice délicat de la conception du texte de quatrième de couverture. Ces quelques lignes censées déclencher la pulsion d’achat chez le lecteur, qui attiré par le livre, va rapidement jeter un ..il dessus. 1000 signes donc pour tenter de séduire. Il n’y a pas de recette magique. On tente un truc, puis deux, trois. On garde ceci, enlève cela et vogue le navire…

Arrive enfin l’épreuve des épreuves. Après un dernier passage sous les yeux avisés d’une correctrice, le livre est mis à la composition. C’est l’ultime étape avant son impression. Sa forme est donc celle que vous découvrirez en librairie. Avant de signer le bon à tirer, il faut donc relire une dernière fois. Et autant le dire, j’ai beaucoup de mal avec cela. D’abord parce que je connais la fin. Si vous saviez le nombre de manuscrits inachevés qui peuplent mes placards pour cette même et stupide raison. Une fois que je connais la fin de mon histoire, écrire n’est même plus amusant.
C’est pour cela que j’ai écrit Rouge Lavande, mon premier polar, en quelques jours. Afin que mes doigts aillent plus vite que mon imagination.

Il faut donc relire et traquer la faute. D’autant plus difficile que j’ai le sentiment de connaître déjà par c..ur ses lignes. Mais bon, la brigade en ramasse quand même. Une modification par ci, un changement par là. Voilà, j’ai terminé hier. Le livre devrait partir en fabrication à la fin de la semaine.

La prochaine étape commence. Celle de la promotion. Mais je garde cela pour une prochaine fois.
A bientôt

William

January 11, 2007

Coca-Cola ou Toxic ?

Filed under: L'Auberge Espagnole — William @ 4:27 pm

Voici la copie d’un texte que je viens de poster sur le blog de ma page
J’ai pensé que cela pourrait être intéréssant.

Coca-Cola ou Toxic ?

Afin de répondre au premier commentaire posté sur ma page ( merci Psycho), j’ai décidé d’inaugurer ce blog. Pas par esprit de contestation mais tout simplement parce que je n’ai pas trouvé comment répondre directement dans les commentaires.
Alors la question était de savoir quel était mon conseil de lecture entre Toxic et Coca-Cola, l’enquête interdite.

Déjà, si l’envie de me lire est pressante, il faut mieux opter pour le Coca-Cola. Le livre est disponible. Ce qui n’est pas le cas de Toxic qui sortira seulement le 20 février prochain.
En plus, Coca-Cola, l’enquête interdite est disponible aux éditions J’ai Lu qui, pour une fois, ont fait un bon travail, en reproduisant entre autres le cahier photos en couleur.
Pour ma part, question de confort, je préfère lire dans l’édition originale, plus grand format.
Mais bon, le format poche est option économique. Et cela permet de diffuser plus largement mon travail.

Maintenant, imaginons que Toxic soit disponible. Lequel conseillé ? Je vais dire Toxic. Et pas seulement parce que l’on a toujours une tendresse particulière pour le petit dernier.
Mais parce que, sans prétention, je considère son message plus important.
Toxic est une plongée effrayante et étonnante dans le quotidien de notre nourriture. Il y est question d’obésité, de malbouffe, de maladies, d’éthique, de choix citoyens, de responsabilité et d’un avenir guère brillant. J’espère que Toxic sera une sorte de réveil pour mes lecteurs. Qu’après avoir terminé, ils décideront de reprendre leur alimentation en main et de cesser de la confier aux grands groupes agro-alimentaires.

January 1, 2007

Bonne Année/ Happy New Year !

Filed under: L'Auberge Espagnole — William @ 2:00 pm

Résolution # 47 : faire vivre le blog !
En attendant :

April 4, 2006

Retour sur le net

Filed under: L'Auberge Espagnole — William @ 10:29 am

J’ai décroché du net. Ok… Pas complètement non plus mais pour la première fois depuis 1995, j’ai - volontairement - refusé de surfer.
Et vous savez quoi, on s’en passe très bien. Bien sûr, le courrier électronique reste le lien essentiel. Bien mieux et plus pratique que le téléphone. Mais même là, ma “production” a connu un coup de mou.
Alors quoi de neuf ? Des tas de trucs à faire. D’abord, bien sur, tenter de répondre aux courriels accumulés. Revenir sur le forum aussi où je ne compte plus les messages de retard. ( Et oui, décrocher du net à un prix à payer et là, je n’ai pas encore terminé d’évaluer l’addition).
Vous racontez deux ou trois choses. Il y a eu le Québec. Froid, très froid mais très bien. Le Japon aussi. En fait, le Japon est venu à Dallas. Le 26 mars dernier, une chaine japonaise diffusait un nouveau documentaire de … 2 heures sur JFK. Grande place pour le Dernier témoin…
Le Japon encore a diffusé l’Affaire Dominici de Pierre Boutron. La NHK va même commercialiser le Dvd. Fou non ?

Côté promo, forcément cela se calme. Mais ce matin encore, très bon moment au téléphone avec Gilles Goetghebuer de Sport& Vie. Je lui ai dit combien je trouve le paradoxe amusant. Il a fallu attendre une interwiew pour un magazine de sport afin d’avoir des questions profondes sur Coca-Cola.

Tiens, après 10 semaines, Coca-Cola, l’enquête interdite figure toujours dans le Top 50. Merci à vous. Dans un monde où l’espérance de vie d’un livre ne dépasse plus 3 semaines, c’est une performance.

En parlant de performance, le livre va être traduit. Douze pays normalement.

En attendant, il va falloir que je commence à écrire le prochain.

February 17, 2006

Coca-Cola et les nazis, un devoir de mémoire

Filed under: Coca-Cola, l'enquête interdite — William @ 12:46 pm

Coca-Cola n’a jamais céssé ses activités dans l’Europe occupée par les troupes d’Hitler.
Bon, d’accord, soit, ce n’est pas bien et alors ?
Après tout, Coca-Cola n’est qu’une boisson, pas un fabricant de bombes ou un fournisseur de produits chimiques.
Tout cela est vrai mais ne devrait pas exempter pour autant la Compagnie de son devoir de mémoire.

D’autres, comme le raconte Le Monde dans son édition de ce soir, viennent de le faire :

La Dresdner Bank, qui était surnommée la “banque des SS”, regarde finalement son passé en face.
Le résultat de sept ans de recherches menées, à sa demande, par un groupe d’historiens indépendants paraît vendredi 17 février sous forme d’un énorme ouvrage de 2 374 pages, Die Dresdner Bank im Dritten Reich (La Dresdner Bank sous le IIIe Reich), édité par Oldenbourg Wissenschaftsverlag.
Il a fallu attendre 1997 et la polémique autour des banques suisses pour que la Dresdner Bank demande une telle recherche et ouvre ses archives.
L’enquête “a été possible seulement quand son directoire a reconnu que l’indifférence (…) causait plus de dommages économiques et moraux qu’elle n’était utile”, indique Klaus-Dietmar Henke, professeur à l’université de Dresde, qui a dirigé l’étude. Ses recherches montrent comment la Dresdner Bank, alors deuxième banque allemande, a contracté volontairement “des relations personnelles et commerciales particulièrement étroites avec le régime national-socialiste

” L’indifférence causait plus de dommages économiques et moraux qu’elle n’était utile”.
La phrase est presque trop belle, presque trop juste pour sortir d’un directoire d’une banque. Et elle s’applique parfaitement au cas Coca-Cola qui a décidé de non seulement ignorer son passé mais de le travestir.

L’épisode Fanta, effort délibéré de la Compagnie afin de survivre en Europe, est ainsi présenté comme un acte isolé du patron de Coca-Cola GmbH.
Comme l’est le recours à des travailleurs forcés afin de continuer, sous les bombes alliées, à rafraichir l’Allemagne.

L’indifférence est souvent cousine de l’arrogance. En adoptant cette attitude face à son passé, la situation en Inde ou les accusations de meurtres en Colombie, Coca-Cola s’impose plus de dégats moraux et économiques que ce qu’il est utile.

February 16, 2006

Lire, c’est résister !

Filed under: Opinions — William @ 5:18 pm

“Les livres ont tendance à “tourner” de plus en plus vite sur les rayons des libraires, chassés par un nouvel arrivage. La profusion provoque la banalisation des oeuvres. Elle pénalise celles qui sont les plus exigeantes, les plus difficiles à repérer par le public. Le bouche à oreille n’a pas le temps de s’installer”
Le Monde, 17 février 2006

Chers Amis, chers lecteurs, chers confrères,

En 1997, avec la publication de mon adresse électronique dans Dominici non coupable, j’entamai un dialogue avec vous.
Depuis, de forums en blog, de JFK à Bush, il n’a jamais cessé.
Et, tout au long de ces années, je me suis toujours refusé à utiliser ce lien nous unissant afin de vous demander d’acquérir un de mes livres.

En 2006, avec la publication de Coca-Cola, l’enquête interdite, j’ai décidé, pour la première fois, de m’adresser à vous afin de recevoir votre soutien.

Une démarche que j’entreprends d’autant plus volontiers que le livre est déjà un succès. Ainsi, vous comprendrez plus facilement que ma décision n’est pas mercantile.

Si, aujourd’hui, j’ai décidé de vous écrire, c’est parce que, jour après jour, comme Denis Robert, Bernard Violet ou John-Paul Lepers, j’ai le sentiment d’appartenir à une espèce en voie de disparition.
Le journalisme d’investigation indépendant se meurt et pour survivre a besoin de vous.

Le livre est le dernier grand bastion où l’enquête peut s’exprimer sur la longueur, avec courage et sans censure.
Mais, ignorée par les grands médias, poursuivie devant les tribunaux, étouffée par la masse d’ouvrages publiés et submergée par le tout-people, l’enquête est moribonde.

Ainsi, la vie de nos ouvrages sur les rayonnages de vos librairies est de plus en plus courte, dévorée chaque jour par les arrivées des confessions de la concierge du premier ministre et de la maîtresse cachée du cousin d’un footballeur célèbre.

Et les même maux envahissent vos écrans de télévision, vos émissions de radio et les pages de vos journaux. Résultat, l’espace réservé à un travail souvent long de plusieurs années se résume à pas grand chose.

Acheter nos livres, en parler, les défendre est donc devenu un acte citoyen, un acte de résistance.

Les ignorer, attendre une éventuelle édition de poche, condamne à terme le genre.
Les éditeurs continueront à nous faire confiance et à prendre des risques si, financièrement, ils trouvent des raisons de le faire.
Les libraires continueront à nous offrir un coin de table voire un bout de vitrine si, financièrement, ils trouvent des raisons de le faire.

Et puis, et là, je reviens directement à Coca-Cola, l’enquête interdite, votre soutien est nécessaire parce qu’il en retourne des fondements même de notre travail : la recherche de la vérité.
Et de fait son corollaire : les méthodes employées pour lui empêcher d’exister.

Comme vous le savez maintenant, mon livre éclaire une des pages les plus sombres de l’histoire de Coca-Cola. Un passé, où au nom de son avenir et son succès, la boisson a décidé de continuer ses activités dans l’Europe occupée.
Ces révélations imposent à la Compagnie un devoir de mémoire que, pourtant, elle se refuse d’assumer.

Pire, et c’est un des raisons de ma démarche, Coca-Cola tente aujourd’hui de désamorcer la bombe.

Comment ? D’une manière relativement efficace et machiavélique. En effet, dans un communiqué de presse qui sera prochainement disponible ici, Coca-Cola France revient sur mon livre.

Refusant de répondre sur le fond, de se confronter aux documents et photographies que je publie, Coca-Cola joue la carte de l’insignifiance.
A en croire la Compagnie, mon livre serait “une compilation de documents existants et d’archives publiques”.
Mieux encore, il “s’ajoute à la série de sagas et romans historiques déjà publiés autour de Coca-Cola. Ce genre littéraire n’appelle pas de commentaires particuliers de notre part”.

Il ne faut pas être grand clerc pour décrypter le sens du message de la Compagnie : “passez votre chemin, tout cela est du déjà-vu, sans intérêt, peu sérieux”

Si heureusement ses tactiques déguisées de censure ont échappé à une partie de la presse, combien tomberont dans le piège ? Et combien de lecteurs potentiels passeront leur chemin, étonné du silence autour des révélations de Coca-Cola, l’enquête interdite ?

Depuis bientôt dix ans, pages après pages, je me bats contre ce genre de méthodes. Maintenant, c’est à votre tour de rentrer en résistance.

Le choix des armes est multiple et dépasse le simple achat.
Le premier est simple, immédiat, gratuit et efficace. Il vous suffit de faire suivre ce message à vos contacts. Ou bien encore, postez-le sur les blogs et forums que vous fréquentez

Le second est souvent notre seule alternative face à la déferlante médiatique : parlez de nos livres autour de vous.
A vos amis, vos proches, vos collègues de bureau…
Parlez en à la cantine, au restaurant ou autour d’un café…
Parlez en à la responsable des achats de votre bibliothèque municipale, du centre de documentation de votre établissement scolaire, de votre comité d’entreprise ou de votre syndicat…
Parlez en sur internet, parlez en dans le métro, parlez en sur les sites de ventes de livres où poster un commentaire positif est un geste rapide aux effets certains.

Soyez inventifs, soyez créatifs mais surtout refusez le silence !
Le bruit est porteur de vie et, croyez-moi, de Coca-Cola, l’enquête interdite au Madâme de John-Paul Lepers, le journalisme indépendant en a rudement besoin.

Si vous appréciez mon travail, si vous avez aimé le livre et si, tout simplement, vous soutenez la recherche de vérité, alors je sais que vous comprendrez mon appel.

En vous remerciant de votre fidélité et de votre soutien et en espérant vous lire bientôt,

William Reymond
williamreymond.com

February 14, 2006

Chez Fogiel

Filed under: Coca-Cola, l'enquête interdite — William @ 11:24 am

En vrac donc, je reviens sur mes deux semaines de promotion du livre.
Avec pour commencer, un petit retour sur mon face à face avec Marc-Olivier Fogiel.
Et tout de suite, il faut clarifier un malentendu. Fogiel n’est ni un ogre ni un roquet. Du moins, il ne le fut pas avec moi. Mes quinze minutes à sa table restent un très bon souvenir. Et pas seulement du fait de la présence d’Adriana Karembeu et de Sonia Roland. Même si, après coup, les premières questions de mes “amis” furent étrangement consacrées à la plastique des deux créatures sus-nommées.
Non, en fait, il y a d’autres raisons…
J’ai aimé Fogiel parce que ses questions étaient pertinentes. Rapides certes mais portant sur le coeur de mon travail.

J’ai aimé Fogiel par les remarques de Carlier étaient justes. Trop rares mais justes. Et puis j’ai aimé le clin d’oeil juste avant de m’assoir, histoire de me rassurer.

J’ai aimé Fogiel parce qu’il y avait Arlette Laguiller. Et que notre début de dialogue était prometteur. Bien trop court, bien trop rapide mais, j’ai aimé la voir rebondir sur le conflit ayant opposé Coca-Cola à une partie de la gauche et des viticultures en 1949 et 1950. Je l’attendais plus sur les aspects pervers de la mondialisation, façon altermondialiste et Arlette a choisie d’opter pour l’histoire. Elle est repartie avec le livre et la promesse de le lire. Et donc peut-être la possibilité de poursuivre autrement cette esquisse de dialogue.

J’ai aimé Fogiel car j’ai eu la surprise de découvrir un reportage sur mon livre. D’entendre Christian Blachas de Culture Pub et Pascal Galinier, un journaliste du quotidien Le Monde, auteur il y a quelques années d’un ouvrage sur la guerre Pepsi-Coke.

J’ai aimé Fogiel car ses journalistes ont fait un vrai boulot de journalistes en demandant à Coca-Cola de réagir à mon enquête. Et lorsque Coke s’est défilé, à l’aide d’un communiqué de presse en carton, Fogiel n’a pas hésité à le dire.

J’ai aimé Fogiel car en coulisses, l’ensemble de l’équipe était pro et sympa.

Et puis, bon, ok, j’ai aimé Fogiel parce qu’il y avait les deux créatures sus-nommées.

February 13, 2006

Un livre mal distribué est un livre qui meurt

Filed under: L'Auberge Espagnole, Coca-Cola, l'enquête interdite — William @ 4:28 pm

Oui… Un livre mal distribué est un livre qui meurt.
Certes, Coca-Cola, l’enquête interdite n’en est pas encore là. Mais, si rien ne se passe, elle en prend le chemin.
D’abord, à Paris, un constat dans les jours suivant la sortie.
Première étape chez Joseph Gibert, à deux pas de chez mon éditeur. Le livre n’est pas au deuxième étage avec les documents qui font l’actualité. Non, le livre est au troisième, rayon “droit, droit des affaires et gestion”. Avec quelques pensums réservés aux étudiants du genre.
Deuxième mauvaise surprise, le lendemain, à la Fnac. Le livre est au fond du magasin, derrière un pillier. Là encore, au rayon ” gestion et économie”.
Bien sûr, réaction immédiate auprès de mon éditeur et promesse de retour à la normale. Puis la perspective de l’émission de Fogiel est, selon Flammarion, la garantie que tout va s’arranger.
Retour à Dallas…
Et là, ces mails effarants de lecteurs :
” Pas de livre au Carrefour. Ils prennent que les livres classés et personne ne leur a signalé que tu étais rentré dans le top 10″
ou celui-ci :
“à la fnac (passage du Havre à Paris) tu es classé dans la partie LIVRE ECONOMIQUE donc avec tous les bouquins pour étudiants, livres de cours pour fac de droit etc….bref au fond du magazin alors que tous les autres livres dans le genre investigation sont classés à l’entrée du magazin, bien en vue de tout le monde”
ou bien encore :
“J’ai acheté le mien au Virgin du centre commercial Bercy 2 et… j’ai du le demander. Il était rangé dans un rayon et non pas sur les tables avec les parutions récentes.”

Voilà, cela devrait se passer de commentaire mais cela ne sera pas le cas. Pourquoi ? Parceque, justement un livre mal distribué est un livre qui meurt
Et que cela ne sera pas le cas. En tout cas, pas sans un combat.
Alors que faire ?
De mon côté, je me charge de mettre la pression chez Flammarion. Mais pour le reste, une fois n’est pas coutume, j’ai besoin de vous.
Il faudrait me raconter comment s’est déroulé votre achat. Si vous avez trouvé le livre facilement ou pas.
Pour les plus courageaux, il faudrait voir à la librairie la plus proche de chez vous, de votre travail, de votre resto… où est placé le livre ( quand je dis librairie, j’englobe les centres culturels du style Fnac ou Virgin, mais également les points livres dans vos hypermarchés).
Cela peut paraitre vain mais, croyez moi, votre collaboration est cruciale.
Je compte sur vous

William

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