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Faut-il faire confiance � Gerald Posner ?, L'exemple de "l'Incident Odio"
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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 26 2004, 05:38 PM


Maitre Jedi


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D'une mani�re ou d'une autre, quiconque veut en savoir davantage sur l'assassinat ne peut manquer de lire Case Closed, de Gerald Posner, paru pour le trenti�me anniversaire de l'assassinat de Kennedy, en 1993 (Anchor Books, 1994 pour l'�dition paperback).

Cet ouvrage, qui a entrepris de r�habiliter la th�se du tireur "dingue solitaire" (Oswald), a b�n�fici� d'une intense promotion m�diatique, et a re�u le soutien d'une bonne partie de l'establihsment, plut�t heureux de voir un journaliste d'investigation aussi r�put� enfoncer le clou dans le cercueil d'Oliver Stone. On sait ce qu'il en a �t� aupr�s des autres chercheurs, th�oriciens du complot qui avaient bas� leur r�putation et, dans certains cas, leurs revenus, sur la propagation des th�ses conspirationnistes : leur r�action a �t� violente. Et loin de clore la controverse, Case Closed l'a relanc�e.

On aurait pu s'attendre � ce que des r�futations sur le fond balaient l'ouvrage. Mais la r�alit� a �t� autre.

D'une part, la rage des th�oriciens du complot a �t� telle qu'ils ont eu recours � l'insulte et � l'attaque ad hominem. Lorsque Posner n'�tait pas qualifi� d'agent de la CIA, il se voyait reprocher des fautes d'orthographe.

D'autre part, l'ouvrage Case Closed �tait tr�s bien construit, et solidement argument� - apparemment du moins. La d�monstration, de prime abord, �tait convaincante. Gerald Posner semblait enfin introduire une dose de rationalit� dans l'Affaire, apr�s tant d'ann�es de d�lires parano�aques.

Mais tout ce que disait Posner n'�tait pas vrai. Et il serait faux de pr�tendre qu'aucune r�futation de fond n'a �t� apport�e. Il en existe, et en grand nombre. La plupart, mais pas toutes, sont accessibles sur Internet. Elles sont d'in�gale valeur, mais elles n'en existent pas moins.

Il n'emp�che : pour beaucoup, � l'heure actuelle, Case Closed demeure le meilleur ouvrage sur l'Affaire.

Prenons l'exemple d'un honorable chercheur fran�ais - puisqu'il se trouve � pr�sent parmi nous : Fran�ois Carlier. Ce passionn� de l'Affaire y travaille depuis au moins une quinzaine d'ann�es. Apr�s avoir d�fendu la th�se du complot, il a fini par adh�rer, progressivement mais s�rement, � la th�se du tireur isol�. Il allait m�me jusqu'� d�plorer r�cemment :

QUOTE
Il est dommage que les deux livres �crits aux Etats-Unis, qui d�fendent de mani�re convaincante et argument�e la version officielle ("Conspiracy of one", de Jim Moore, et "Case closed", de Gerald Posner) n'aient pas �t� traduits en fran�ais.


Je partage ses regrets, mais pas ses impressions :

1) Conspiracy of One est tout sauf convaincant : l'ouvrage a la taille d'un roman d'Enid Blyton, il est approximatif, davantage ironique que d�monstratif - son sc�nario de la th�orie de la balle unique est d'ailleurs totalement fantaisiste.

2) Case Closed est certes plus solide, mais il n'en reste pas moins frauduleux en certains endroits.

Frauduleux, oui. Et la mani�re dont Gerald Posner a trait� un t�moignage, celui de Sylvia Odio, est l� pour nous le d�montrer. Ce qui me permettra, soit dit en passant, de relever le d�fi que Fran�ois Carlier lan�ait � un autre contributeur du forum de William Reymond :

QUOTE
Allez-y. Je vous lance ce d�fi publiquement. Donnez-nous, je vous le demande, 10 exemples d'erreurs, de v�ritables erreurs factuelles, de Posner. Cela devrait �tre facile pour vous, on dirait. Mais attention, je serai vigilant ; pas de hors sujet. On va bien voir si vous avez raison ou si vous avez parl� trop vite. Les accusations gratuites, c'est facile. Les arguments, c'est autre chose. Je vous parie que vous ne pourrez pas y arriver.


Heureusement qu'il n'a pas pari� avec moi (et que je ne parie jamais d'argent) ! wink.gif

On se souvient que Sylvia Odio n'est autre que cette jeune exil�e cubaine (26 ans) qui soutient avoir re�u � son domicile de Dallas, vers la fin septembre 1963, la visite de trois individus, deux Cubains qui se faisaient appeler "Leopoldo" et "Angelo", et un Am�ricain : Lee Harvey Oswald (qui s'est pr�sent� sous le nom de "Leon Oswald"). Cette visite a �t� corrobor�e par la soeur de Sylvia, Annie (17 ans), et les deux ont reconnu Oswald � la t�l�vision.

Le lendemain de cette visite, ajoute Sylvia, "Leopoldo" l'a contact�e par t�l�phone et lui a r�v�l� qu'Oswald �tait un ancien Marine, un tireur d'�lite qui avait reproch� aux Cubains d'avoir �t� trop l�ches vis-�-vis de Kennedy, apr�s la Baie des Cochons : ils auraient du, au contraire, s'en d�barrasser, la chose �tant facile.

J'ai d�j� montr� sur ce forum que cet �v�n�ment �tait de nature � d�gommer la version officielle selon laquelle Oswald a agi enti�rement seul pour assassiner Kennedy. Et j'ai d�j� montr� que ce t�moignage correspondait tr�s certainement � la r�alit�. Le HSCA a estim� pour sa part qu'Odio �tait un t�moin cr�dible.

Mais malgr� cela, les partisans du Rapport Warren n'aiment pas Sylvia Odio - et pour cause. Aussi ont-ils eu recours � deux m�thodes, s'agissant d'elle :

- ils n'en parlent pas (Jim Moore dans Conspiracy of One, Gus Russo dans Live by the Sword, David Belin dans November 22, 1963. You are the jury, Armand Moss dans La fausse �nigme de Dallas, Charles Roberts dans The Truth about the assassination), sinon en passant, via une note de bas de page (Priscilla McMillan dans Marina and Lee) ;
- ils racontent n'importe quoi � son sujet (Jean Davison dans Oswald's game).

Gerald Posner appartient � la deuxi�me cat�gorie. Mais il fera pire que raconter n'importe quoi. Il va mentir, d�naturer des documents et des t�moignages, tronquer ses citations, partir dans des diversions lamentables, avoir recours � la basse calomnie et au colportage de ragots. En d'autres termes : il va user de m�thodes dignes d'un falsificateur.

Je diss�querai la m�thode Posner en reproduisant la totalit� de son "argumentation" relative � Sylvia Odio (p. 175-180 de Case Closed). Mon message s'inscrira dans le fond de son discours, et suivra par cons�quent le plan adopt� par ce journaliste dont la malhonn�tet� crasse va ici se r�v�ler encore une fois.

C'est parti !

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Jin-Tae (Nicolas Bernard en Cor�en), Fr�re de Sang de Jin-Suk (Kaisou en Cor�en)

 
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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 26 2004, 05:40 PM


Maitre Jedi


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QUOTE
Un r�examen de l'histoire d'Odio, cependant, aussi bien que de sa cr�dibilit�, soul�ve des doutes sur sa v�racit�.


Etant entendu que Gerald Posner aura recours � une malhonn�tet� crasse dans le cadre de ce � r�examen �, cette introduction typiquement posn�rienne (d�s qu'il �voque un t�moin qui ne soutient pas ses conclusions, il use du terme � however �) laisse un arri�re-go�t �trange.




QUOTE
Annie Odio ne peut corroborer les points clefs de l'histoire de sa soeur parce qu'elle n'a pas entendu l'Am�ricain se pr�senter sous le nom de "Leon Oswald", ni m�me la conversation t�l�phonique du lendemain avec Leopoldo. (T�moignage de Sylvia Odio devant la Commission Warren, WC, Vol. XI, p. 371-372)


Ce que Posner ne pr�cise surtout pas, c'est qu'Annie Odio est all�e ouvrir la porte aux trois hommes, qu'elle a pu voir Oswald, et qu'elle l'a reconnu le 22 novembre 1963 lorsqu'il est apparu � la t�l�vision. Elle s'en est m�me trouv�e mal. Citons donc la page � laquelle nous renvoie Gerald Posner :

QUOTE
M. Liebeler. -Votre soeur a-t-elle entendu comment cet homme vous a �t� pr�sent�e sous le nom de Leon Oswald ?
Mrs. Odio. - Elle a dit qu'elle ne s'en souvient pas. Elle ne peut dire si c'est exact. Je veux dire, m�me si elle dit qu'elle croyait bien m'avoir entendue prononcer tr�s clairement le nom, et celui des trois hommes.
M. Liebeler. - Mais elle ne s'en souvient pas ?
Mrs. Odio. - Non, elle a dit que je l'ai prononc� parce que j'avais fait une r�flexion. Mais je ne m'en souviens pas. J'ai dit : � Je vais aller voir Antonio Alentado �, l'un des leaders de la JURE � Dallas. Et je crois que j'ai dit comme sans y penser : "Je vais y aller pour lui dire ces trois noms et voir s'il ne les conna�t pas." Mais j'ai oubli�.
M. Liebeler. - Votre soeur a-t-elle vu les hommes ?
Mrs. Odio. - Elle les a vus tous les trois.
M. Liebeler. -En avez-vous discut� avec elle depuis ce temps-l� ?
Mrs. Odio. - Il me fallait en parler parce que �a me tracassait. Il fallait que je sache.
M. Liebeler. - A-t-elle pens� que c'�tait Oswald ?
Mrs. Odio. - Eh bien, sa r�action [celle de sa soeur], quand Oswald est apparu � la t�l�vision, a �t� tr�s simple : elle s'est presque  trouv�e mal dans mes bras, juste comme moi dans la journ�e, au travail, lorsque j'ai appris l'assassinat du Pr�sident. D'apr�s sa r�action, il �tait clair que c'�tait lui, je veux dire.

(WC, Vol. XI, p. 371)

Et Sylvia pr�cise plus loin :

QUOTE
M. Liebeler. - Quand votre soeur, avez-vous d�clar�, a vu Oswald � la t�l�vision elle a �t� sur le point de s'�vanouir. Savez-vous si elle a reconnu en lui l'homme qui s'est trouv� dans l'appartement ?
Mrs. Odio. - Elle m'a dit : "Sylvia, tu connais cet homme ?" Et j'ai dit : "Oui", et elle a ajout� : "Je le connais". "C'est lui qui �tait � notre porte, et ce n'est pas possible, n'est-ce pas ?" C'�tait notre premi�re conversation l�-dessus. Nous �tions tr�s inqui�tes apr�s. Nous �tions inqui�tes et tr�s effray�es parce que, je veux dire, c'�tait un tel choc.

(WC, Vol. XI, p. 371)

Annie Odio a apport� ces pr�cisions � Gaeton Fonzi :

QUOTE
La premi�re chose dont je me rappelle, quand je suis entr�e dans la pi�ce, c'est que Sylvia s'est mise � pleurer et � pleurer. Je crois lui avoir dit : � Tu connais ce type, � la t�l� qui a tir� sur le Pr�sident Kennedy ? Je crois que je le connais. � Et elle a dit : � Tu ne te souviens pas o� tu l'as vu ? �� Non, ai-je dit, je n'arrive pas � m'en souvenir, mais je sais que je l'ai d�j� vu. � Alors elle m'a dit : � Tu te rappelles les trois types qui sont venus � la maison ? � C'est l�, dit Annie, qu'elle s'est brusquement souvenue d'o� elle avait vu Lee Harvey Oswald.

(cit� in Norman Mailer, Oswald, un myst�re am�ricain, Plon, 1995, p. 501)

Preuve en est qu'elles ont reconnu Oswald � la t�l� - donc, elles l'avaient d�j� vu. Et elles ne peuvent l'avoir vu qu'une seule fois : cette myst�rieuse soir�e du 25 septembre 1963... Annie Odio avait d'ailleurs eu l'occasion d'�voquer tous ces d�tails au FBI fin juin 1964 (CE 2907, WC, Vol. XXVI, p. 362-363).

Posner manipule donc ce t�moignage dans le sens souhait�, c'est � dire qu'il cherche � lui faire dire ce qu'il ne dit pas. Pire encore : l'auteur de Case Closed renvoie � une source (la d�position de Sylvia Odio devant la Commission Warren) qui ne confirme absolument la th�se qu'il d�fend ! Le fait est qu'Annie Odio corrobore les dires de Sylvia Odio, et que Posner a �t� oblig� de tronquer ses d�clarations, pour les r�duire � n�ant...




Et ce n'est pas fini. Posner poursuit :

QUOTE
S'agissant de sa lettre �crite � son p�re avant l'assassinat, qui n'existe plus, Odio dit qu'elle a mentionn� le nom des deux Cubains, mais qu'elle n'a pas pr�cis� le nom � Leon Oswald �. Elle n'�tait m�me pas s�re d'avoir �voqu� la pr�sence d'un Am�ricain dans ce groupe. (T�moignage de Sylvia Odio devant la Commission Warren, WC, Vol. XI, p. 373 ; HSCA, Vol. X, p. 29)


Il est piquant de voir ici que Gerald Posner retient ce qu'il arrange. Ainsi donc, si Sylvia Odio le dit, c'est que c'est vrai : en revanche, quelques lignes plus loin, il la transformera en malade mentale racontant n'importe quoi. Quelle coh�rence !

Mais dans le m�me temps, Posner � oublie � de nous signaler que Sylvia Odio a �voqu� trois personnes, dont deux Cubains et un Am�ricain, avant l'assassinat. Comment le sait-on ? Gr�ce au psychologue de Sylvia Odio, le Dr. Einspruch, qui a �t� interrog� par le HSCA le 11 juillet 1978. Evoquant une consultation ayant pris place fin septembre, voire octobre 1963, il a confirm� que Sylvia lui avait parl� de trois hommes, deux Cubains ou Latins et un individu de type anglo-saxon (anglo) :

QUOTE
Q. Okay. All right. Now, directing your attention to the last part of September, early October, did there come a time when Silvia - -Well, do you recall Silvia coming to you and discussing events that transpired at her apartment regarding three individuals?
A. Uh-huh.
Q. Let the record reflect that Dr. Einspruch and Silvia Odio in the telephone presence of Mr. Fonzi and myself, Einspruch and Odio discussed the meeting in question that we are about to talk about, within the last month, in June, 1978. Did that telephone conversation refresh your recollection, Dr. Einspruch?
A. Either refreshed it or it convinced me of things. I don't know, but I would say it was helpful.
Q. All right. Please tell us what you remember of the time that Silvia Odio came to your office and discussed the events that happened at her apartment house with the three individuals that she described to you?
A. Well, I think it was an afternoon visit, she came to see me, and she made mention of the fact that three people came to the house one evening, and one of them was an Anglo, I believe, and I thought that was rather peculiar that one of those people would be there. The other two people were Cubans or Latins, and sometimes I'm not sure or sure of whether the name Leon was there at that particular session, but I remember she saying that people were coming, and it was, you know, political talk, and I told her, you know, to take care of herself, that she might get herself into some form of trouble. But the only significance it had to me, as I thought about it then and as I thought about it even subsequently is that, you know, these people were being exploited a lot locally.


Et, plus loin :

QUOTE
Q. You said that she described one of them as an Anglo?
A. Uh-huh.
Q. How did she describe the other two?
A. Cubans, probably.
Q. Cubans?
A. Or Latins.
Q. Or Latins?
A. Latins.
Q. But are you clear in your memory that she described one of them as being an Anglo?
A. That permeates my thoughts about it because that's unusual.
Q. Why do you say that?
A. Because, you know, there wasn't that much common social interaction between those people and really Anglos. Now, at the top social economic levels there was some, because so many people may have had collateral businesses which involved Texas, Mexico, Miami, and she does have friends like that who are connected with Dallasites.
Q. Why would that not be the occasion then with this Anglo?
A. Well, just the environment sounded different. If she had said, "somebody who knew somebody invited us to lunch," that to me would have been the way a personal over-above-board social encounter would have occurred. But for a single upper-class Cuban girl, you know, you just don't knock on the door at night.


La d�position du Dr. Einspruch est accessible en ligne.

Pr�cision : il semble, d'apr�s ces propos, qu'Einspruch n'a pas cherch� � faire parler outre-mesure Sylvia Odio � propos de cet incident, et a du passer � un autre sujet (tel que le contexte g�n�ral du d�m�nagement de Sylvia) au cours de la s�ance de th�rapie. J'y reviendrai plus tard.

En attendant, Posner ment. Il ment d'autant plus qu'il �crit que Sylvia Odio � n'�tait m�me pas s�re d'avoir �voqu� la pr�sence d'un Am�ricain dans ce groupe �, alors que la d�position d'Odio est un poil plus nuanc�e :

QUOTE
M. Liebeler. - Votre p�re n'a pas, cependant, mentionn� leurs nom dans sa lettre, n'est-ce pas ?
Mrs. Odio. - Il a mentionn� leurs noms de guerre, parce que c'�tait la seule chose que je connaissais. [b]J'ai probablement indiqu� qu'un Am�ricain �tait venu, deux Cubains avec un Am�ricain, et j'ai donn� les noms des Cubains.

(WC, Vol. XI, p. 373)

Etonnant, non ? Ou comment un � probablement � devient une � incertitude �. Posner trompe ses lecteurs.

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Jin-Tae (Nicolas Bernard en Cor�en), Fr�re de Sang de Jin-Suk (Kaisou en Cor�en)

 
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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 26 2004, 05:41 PM


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Reprenons le fil de Case Closed :

QUOTE
Mais il y a des preuves encore plus fortes que le visiteur n'�tait pas Oswald. Odio n'a pu l'identifier positivement lorsqu'il lui a �t� pr�sent� des photos de lui au cours de sa d�position devant la Commission Warren. Elle a d�clar� : � Je pense que cet homme �tait l'un de ceux qui se trouvaient dans mon appartement. Je ne suis pas s�re de l'image. Il ne ressemblait pas � �a. � (WC, Vol. XI, p. 385)


Encore un mensonge ! En v�rit�, Sylvia Odio a parfaitement reconnu Oswald sur les photographies qui lui �taient pr�sent�es. Relisons donc sa d�position...

QUOTE
M. Liebeler. - A pr�sent, je vous montre une photographie intitul�e Pi�ce � Conviction Garner N� 1. Pouvez-vous reconna�tre cet homme ?


Pr�cision : il s'agit de cette photographie montrant Oswald de profil.

Que va r�pondre Sylvia Odio ? Ceci :

QUOTE
Mrs. Odio. - C'est Oswald.
M. Liebeler. - S'agit-il de l'homme qui se trouvait dans votre appartement ?
Mrs. Odio. - Oui.


Posner se base sur la suite de la d�position, pour en extraire une phrase, une seule phrase, celle-ci : � Je pense que cet homme �tait l'un de ceux qui se trouvaient dans mon appartement. Je ne suis pas s�re de l'image. Il ne ressemblait pas � �a. �

En r�alit�, la d�position de Sylvia Odio nous r�v�le le contraire. Selon elle la description physique colle, mais l'expression du visage d'Oswald n'est pas la m�me. Il �tait souriant et tentait de faire l'aimable, le malin ce jour l� : et sur la photo, il a la tronche du fan de John Kerry dans la journ�e du 3 novembre 2004.

Citation :

QUOTE
M. Liebeler. - Pensez-vous que l'homme sur la Pi�ce � Conviction Pizzo n� 453-C est Lee Harvey Oswald ?
Mrs. Odio. - Oui, je pense que c'est lui. 
M. Liebeler. - Pensez-vous que c'�tait cet homme qui se trouvait dans votre appartement ?
Mrs. Odio. - Eh bien, laissez-moi apporter une pr�cision. Je pense que cet homme �tait l'un de ceux qui se trouvait dans mon appartement. Je ne suis pas trop s�re de l'image. Il ne ressemblait pas � �a. Il souriait, ce jour l�. Il �tait beaucoup plus souriant que sur cet image.


Il s'agit de cette photographie

Sylvia Odio a parfaitement reconnu Oswald, mais elle apporte donc une pr�cision sur l'�tat d'esprit d'Oswald, sur l'expression de son visage. Ce que Posner s'abstient bien �videmment de pr�ciser. Tout comme il � oublie � de citer la suite de sa d�position :
QUOTE
Mrs. Odio. -Il a l'air plus d�tendu sur la Pi�ce � Conviction N� 453-C. Il a l'air plus souriant, comme sur la Pi�ce � Conviction n� 453-B.


Par ailleurs, Posner � oublie � de nous signaler que d'autres photos ont �t� pr�sent�es � Sylvia Odio, et qu'elle a pass� l'examen haut la main :

QUOTE
M. Liebeler. - Je vous pr�sente la photographie intitul�e Pi�ce � Conviction Bringuier n� 1, et je vous demande si vous pouvez identifier quelqu'un sur cette photographie.
Mrs. Odio. - C'est Oswald.
M. Liebeler. - Avec le X ?
Mrs. Odio. - Oui.

(WC, Vol. XI, p. 383)

Il s'agit de cette photographie. Bien qu'elle ne soit pas de grande qualit�, et bien qu'Oswald soit film� de profil, Sylvia Odio l'a imm�diatement reconnu !

Mieux encore, pour paraphraser William Reymond :

QUOTE
M. Liebeler. - Maintenant, reconnaissez-vous Oswald sur ces photographies ? Sur la Pi�ce � Conviction N� 453 A ? [voir la photographie]
Mrs. Odio. - (elle le d�signe)
M. Liebeler. - Vous indiquez l'homme avec le X vert au-dessus de sa t�te comme �tant Oswald, et il s'agissait de l'homme qui �tait dans votre appartement ?
Mrs. Odio. - Il a l'air un petit peu plus gros. Je ne sais pas si c'est l'image. Il avait l'air plus maigre quand il �tait dans mon appartement, plus maigre qu'il en a l'air sur cette image. [...]
M. Liebeler. - Sur la Pi�ce � Conviction N� 453-B, l'homme avec le trait vert au-dessus de sa t�te resemble beaucoup � l'homme qui se trouvait dans votre appartement, est-ce exact ?
Mrs. Odio. - C'est exact.
M. Liebeler. - Ressentez-vous un doute quelconque que l'homme avec le trait vert au-dessus de sa t�te sur la Pi�ce � Conviction Pizzo N� 453-B soit l'homme qui �tait dans votre appartement ?
Mrs. Odio. - Eh bien, si ce n'est lui, c'est son jumeau.

(WC, Vol. XI, p. 385)

Il faut vraiment �tre d'une mauvaise foi crasse pour pr�tendre (comme Posner le fait) que Sylvia Odio a �prouv� des difficult�s � reconna�tre Oswald sur les photographies. La r�alit� est autre, inalt�rable : elle l'a parfaitement identifi�, sans le moindre probl�me, de face comme de profil.

On voit qu'ici Posner a eu recours � la m�thode de la citation tronqu�e, pour d�former le sens d'un t�moignage.

Gerald Posner est un falsificateur.




Mais Posner va encore plus loin dans la manipulation :

QUOTE
Elle a d�clar� qu'Oswald avait un d�but de barbe autour de sa bouche, dans le genre � petite moustache �, et autre chose qui � me trouble est que ses l�vres ne ressemblent pas celles du m�me individu �.(WC, Vol. XI, p. 385)


Sylvia Odio avait d�crit Oswald avec une � petite moustache � : donc elle se plante sur la description ? Ce n'est pas aussi simple. Elle avait d�fini ce qu'elle entendait par "petite moustache", plus haut dans sa d�position devant la Commission :

QUOTE
Mrs. Odio. - [...] Et ma r�action, nous nous rappelions d'Oswald le jour o� il est venu chez moi parce qu'il n'�tait pas ras� et qu'il avait un genre de... comment dire, quelques poils comme s'ils n'avaient pas �t� ras�s, mais pas une grosse moustache, non, un genre d'ombre. Ca, je l'ai remarqu�. Et il portait [...] une chemise � manches longues.

(WC, Vol. XI, p. 371)

Pour rappel : Sylvia Odio est cubaine, et d'excellente �ducation (elle a �t� admise dans une Ecole priv�e de jeunes filles pr�s de Philadelphie, aux Etats-Unis). C'est pourquoi un type mal ras� est-il � ses yeux moustachu.

Par ailleurs, s'agissant des l�vres d'Oswald, Posner a recours � la citation hors contexte. Et ce contexte, le voici :

QUOTE
M. Liebeler. - Je vous montre la Pi�ce � Conviction Pizzo n� 453-C et je vous ddemande si cet homme ressemble � celui qui vous a rendu visite.
Mrs. Odio. - Ce n'�tait pas l'expression qu'il avait, mais il a le m�me front, et tout. Mais ses l�vres, la seule me trouble est que ses l�vres ne ressemblent pas celles du m�me individu. C'est son mauvais rasage qui m'a interpel�e ce jour l�.


Voici la photographie pr�sent�e par Wesley Liebeler : et Sylvia Odio reconna�tra, comme on l'a vu, Oswald sans grande difficult� (� l'exception de l'expression faciale d'Oswald, et de ses l�vres, ce qui est franchement b�nin).

Il est patent que, pour quiconque lisant la d�position d'Odio, ce qui la trouble n'est pas tant le visage d'Oswald que le fait qu'il ait �t� parfaitement ras� sur la photo, et que son expression faciale �volue. Rien � voir avec les all�gations de Posner, donc.

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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 26 2004, 05:42 PM


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Mais reprenons :

QUOTE
Mais, plus probl�matique que l'h�sitante identification physique d'Oswald, demeure l'�l�ment chronologique sur lequel elle met le doigt. Elle �tait certaine que les hommes lui avaient rendu visite avant le mardi, 1er octobre, parce que le 30 septembre elle avait d�m�nag� dans un autre appartement. Sa s�ur vivait avec quelques amis am�ricains et �tait venue le week-end dernier pour l�aider � pr�parer ses cartons. Selon Odio, sa s�ur �tait arriv�e le jeudi pr�c�dent, 26 septembre, ou le vendredi, 27 septembre. Au jour o� les trois hommes sont venus, Odio et sa soeur avaient � d�j� commenc� � empaqueter pour le d�part �, et il y avait des meubles dans le salon. Odio s�est souvenue qu�elle avait travaill� ce jour l�, et comme elle ne travaillait ni le samedi, ni le dimanche, elle a d�clar� qu�� il pouvait s�agir du 26 ou du 27 septembre, � coup s�r. � Au commencement du 26 septembre 1963, Oswald amor�ait son voyage en bus, d�une dur�e de 24 heures, de Houston � Mexico, o� il a d�barqu� le 27. Il n�est pas retourn� aux Etats-Unis avant une semaine. Il �tait physiquement impossible pour Oswald de rencontre Odio au moment qu�elle a indiqu�.


Pour le coup, je renvoie � ce fil, qui d�montre qu�il est mat�riellement possible pour Oswald d�avoir rencontr� Sylvia Odio.

Posner n�a pas tenu compte du fait que

1) Sylvia Odio et sa s�ur Annie �taient incertaines, s�agissant de la date exacte de la rencontre ;
2) Sylvia Odio avait �galement mentionn� le 25 septembre, en tant que date de la rencontre ;
3) Il n�existe aucune preuve formelle qu�Oswald se soit rendu � Houston le 25 septembre 1963. Au contraire, tout semble indiquer qu�il a quitt� son appartement de la Nouvelle-Orl�ans le 24 septembre 1963 au soir, et qu�il a �t� amen� en voiture � Dallas le lendemain, avant de repartir prendre le bus pour Mexico, � Houston ou � Alice, dans la matin�e du 26 septembre 1963.

L� encore, Gerald Posner a s�lectionn� ce qui lui plaisait. L� encore, il a conclu trop vite. Et l� encore, il a affabul�.

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Ecrit le: Nov 26 2004, 05:43 PM


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Ensuite, Posner relate :

QUOTE
Si ce n��tait Oswald, alors que reste-t-il de l�histoire Odio ? S�agissait-il d�un individu se faisant passer pour Oswald ? Il ne fait pas de doute que trois hommes lui ont rendu visite, comme le confirme sa s�ur Annie. Le FBI crut avoir r�solu le myst�re Odio en retrouvant les trois hommes qui avaient pu venir la voir vers la fin septembre. Loran Hall, un �minent anticastriste, avait une ressemblance marqu�e avec l'homme d�crit par Odio comme �tant le chef, Leopoldo. Hall d�clara le 16 septembre 1964 au FBI qu'il �tait venu chercher des fonds � Dallas en septembre 1963, et qu'il �tait all� chez les Odio. Il dit que ses deux compagnons �taient Lawrence Howard et William Seymour. Les trois hommes avaient �t� arr�t�s en Floride en d�cembre 1962, dans le cadre du d�mant�lement des op�rations paramilitaires anticastristes par l'administration Kennedy. Howard ressemblait au second des Cubains/Mexicains d�crits par Odio. Mais la co�ncidence la plus stup�fiante �tait que Seymour, qui ne connaissait que quelques mots d'espagnol, ressemblait grandement � Oswald. Seymour portait constamment une barbe de plusieurs jours, la m�me qu'Odio d�crivait � propos de "Leon".


On sait que Posner voudrait valoriser cette piste. Il n'a pas assist� aux �v�nements, mais il est en mesure de pr�tendre que ces trois personnages ressemblent aux trois hommes ayant rendu visite � Sylvia Odio.

Mais malheureusement, il doit faire avec la r�alit�. Reprenons son r�cit :

QUOTE
Cependant, quatre jours plus tard, le 20 septembre 1964, Hall est revenu sur ses d�clarations. Seymour et Howard ont �galement ni� qu'ils se trouvaient � l'appartement d'Odio. Lorsque leurs photographies ont �t� pr�sent�es � Odio et qu'il lui a �t� demand� si elle s'�tait tromp�e, elle a maintenu son histoire et d�clar� qu'elle ne pouvait les identifier.


A ce stade, retour au contexte historique.

Le t�moignage de la somptueuse Cubaine avait en effet �t� mal re�u par la Commission Warren, ainsi que nous l'�crit Edward Epstein :

QUOTE
La pression du temps obligea �galement les avocats � exclure certaines possibilit�s � l'aide d'un raisonnement d�ductif assez mince plut�t que par un suppl�ment de recherches. Dans bien des cas, cette m�thode aboutit � des conclusions pr�matur�es. Exemple : un t�moin, Sylvia Odio, certifia que la veille de son d�part pour le Mexique, Oswald �tait venu la voir en compagnie de deux � combattants cubains clandestins �. L'homme qui lui avait �t� pr�sent� sous le nom de "L�on Oswald" �tait en r�alit� Lee Harvey Oswald, dit-elle, et sa soeur corrobora cette identification.

Si le t�moignage de Mme Odio �tait v�ridique, il signifiait qu'Oswald avait deux camarades, inconnus de la Commission, qui, peu de temps avant l'assassinat, �taient m�l�s � son voyage au Mexique.

En juillet [1964], le groupe juridique n'avait toujours pas interrog� Sylvia Odio. En attendant, l'avocat charg� de ce probl�me, W. David Slawson, s'effor�a d'invalider le t�moignage de Mme Odio en d�montrant qu'Oswald ne pouvait pas se trouver � Dallas au moment qu'elle avait indiqu�. Son analyse se basait sur la pr�sence d'Oswald � la Nouvelle-Orl�ans � 8 heures du matin le 25 septembre, et sur l'heure de d�part du car reliant Houston � Mexico le 26 septembre � 6 heures du matin. Slawson supposait qu'Oswald s'�tait rendu de la Nouvelle-Orl�ans � Houston le 25 septembre et qu'il avait pris le car de 2 h 35 le lendemain matin en direction de Mexico. Il ne serait donc rest� que fort peu d'heures � Houston, ce qui � excluait � la possibilit� de sa visite � Mme Odio � Dallas le 25 septembre.
(Le Rapport Epstein, Robert Laffont, 1966, p. 131)

Arr�tons-nous un instant. On sait ce qu'il en est de l'analyse de Slawson : elle ne vaut rien. Mais le probl�me n'est pas l�. Avant m�me toute comparution de Sylvia Odio devant la Commission afin de lui demander d'apporter des pr�cisions susceptibles de servir l'enqu�te, cette Commission part du principe qu'Odio se trompe ou ment et s'acharne d�j� � r�futer ce t�moignage. Le fait que la r�futation ne repose sur rien d'autre que du vent constitue � cet �gard une circonstance aggravante...

Mais reprenons le fil du r�cit d'Epstein :

QUOTE
Sur la base de cette analyse, la Commission d�cida que le t�moignage de Mme Odio �tait faux, mais Liebeler s'aper�ut que de nombreux d�tails de son r�cit co�ncidaient avec des faits qu'elle ne pouvait mat�riellement pas conna�tre, et il poursuivit l'�tude du probl�me. En examinant les horaires des cars, il constata qu'il n'y avait aucune raison de supposer qu'Oswald avait pris le car de 2 h 35 du matin � Houston. En effet, on ne vit Oswald dans le car qu'� 6 heures du matin ce jour l�. Il �tait donc tout � fait possible qu'Oswald se f�t rendu de la Nouvelle-Orl�ans � Dallas le 25 septembre, qu'il e�t �t� voir Mme Odio, et qu'il e�t ensuite poursuivi jusqu'� Alice, Texas, o� il pouvait prendre le car Houston-Mexico. On ne pouvait donc pas rejeter le r�cit de Mme Odio d'apr�s lequel il �tait parti de chez elle en automobile, en compagnie de deux autres hommes.


Certes, Epstein commet une erreur : le bus s'est arr�t� � Alice apr�s 6 h du matin. Mais la conclusion est d�fendable - compte tenu de l'impr�cision du t�moignage des �poux McFarland.

Liebeler va donc pr�senter ses objections � son sup�rieur, J. L. Rankin :

QUOTE
Lorsque Liebeler soumit � Rankin une note montrant l'inexactitude de l'analyse pr�c�dente, Rankin lui dit : � Au point o� nous en sommes, nous sommes cens�s fermer nos portes, et non pas les ouvrir. � Au vu de la note de Liebeler, Rankin accorda quelque attention � cette affaire, mais le probl�me ne fut jamais r�solu.
(Epstein, op. cit., p. 131-132 - nota. Epstein, pour le coup, b�cle son affaire : je n'ai pas le souvenir qu'il �voque l'affaire Hall, alors que ce point est tr�s important)

Gaeton Fonzi �crit dans The last investigation :

QUOTE
... Le 23 ao�t 1964, au moment o� l'on r�dige les premi�res versions du Rapport Warren, le premier conseiller J. Lee Rankin �crit � John Edgar Hoover : � Il est d'une certaine importance pour la Commission que les all�gations de Mme Odio soient prouv�es ou r�fut�es. � Un mois plus tard, le rapport pr�t pour l'impression, l'incident Odio pr�occupe encore gravement les juristes. Dans un m�mo adress� � son patron, le conseiller Wesley Liebeler �crit : � ... Odio peut tr�s bien avoir raison. La Commission sera mal vue si cela s'av�re exact. Il est inutile d'avoir l'air idiot en se rattrapant � des brindilles pour �viter de reconna�tre qu'il y a un probl�me �.

(cit� in Mailer, p. 498)

On se doute alors que le t�moignage de Hall est venu � point nomm� pour la Commission, ce alors que le Rapport allait �tre imprim�.

Mark Lane apporte les pr�cisions suivantes :

QUOTE
[...] Le FBI, pour compl�ter son enqu�te, a interrog� William Seymour � Phoenix (Arizona) le 18 septembre 1964, et Lawrence Howard � Los Angeles le 20 septembre. Tous deux ont ni� qu'ils aient jamais rendu visite � Sylvia Odio. Seymour a d�clar� qu'il s'�tait bien rendu � Dallas avec Loran Hall en 1963, mais en octobre, non en septembre, et Howard ne les accompagnait pas. Howard en convint : c'�tait un autre que Seymour qui avait fait avec lui et Hall le voyage de Dallas au mois de septembre. Le FBI consulta alors le journal des salaires de la [i]Beach Welding Supplies Company, de Miami Beach en Floride et y trouva la confirmation que "William Seymour avait travaill� dans cette firme sans interruption du 5 septembre au 10 octobre 1963".

[...] Le FBI a pu identifier l'individu qui s'est rendu � Dallas avec Hall et Howard pendant le mois de septembre : il s'agit d'un Cubain du nom de Celio Castro. Mais lui aussi a ni� qu'il ait jamais rendu visite � Mrs. Odio. Il semble en tout cas improbable qu'elle ait confondu ces trois hommes avec ceux qui sont venus chez elle car, toujours selon le FBI, Hall et Howard portaient alors la barbe "compl�te".

Le FBI a �galement pu se procurer des photographies de Hall, Howard, Seymour et Castro et les a soumises � l'examen de Mrs. Odio et de sa soeur. Le proc�s-verbal mentionne que Sylvia Odio a d�clar� qu'aucn de ces quatre hommes ne lui avait rendu visite. Sa soeur a �t� encore plus affirmative : Annie Laurie Odio a affirm� qu'aucune de ces photographies ne ressemble � l'un des trois individus dont elle se souvient."

Le 20 septembre 1964, le FBI, qui se trouvait en possession des t�moignages par lequels Howard et Seymour infirmaient la d�position de Hall, celle-l� m�me que la Commission cite dans son rapport, interrogeait ce dernier une nouvelle fois. Voici le compte-rendu de l'agent : "Hall a dit qu'il s'�tait tromp� en affirmant qu'il �tait m�l�, ainsi que William Seymour et Lawrence Howard, � l'incident qu'avait rapport� Sylvia Odio. Apr�s avoir r�fl�chi aux voyages qu'il a faits � Dallas et � Miami, il se rappelle maintenant que William Seymour et Lawrence Howard l'ont accompagn� s�par�ment � Dallas [...] Hall a dit qu'ayant ainsi �limin� la confusion entre ceux qui l'avaient accompagn� dans ses voyages de septembre et d'octobre, il ne se souvient maintenant d'aucun moment o�, en compagnie de deux autres individus, il ait �tabli un contact qui soit celui qu'a rapport� Sylvia Odio."

La conclusion de l'enqu�te est claire : les hommes que la Commission a reconnus implicitement comme �tant les visiteurs de Mrs. Odio, y compris celui dont le t�moignage a servi de base � sa conviction, ont tous ni� �tre all�s chez elle.

(Mark Lane, L'Am�rique fait appel, Arthaud, 1966, p. 323-324)

Les faits sont l� :

1) Hall, Seymour, Howard et Celio Castro ont ni� avoir rencontr� Sylvia Odio ;
2) Sylvia Odio, qui a reconnu Oswald comme �tant l'homme aper�u par elle fin septembre 1963, n'a pas consid�r� qu'il s'agissait des trois hommes qui lui avaient rendu visite.

Autrement dit, une fausse piste. Mais il y a pire, si l'on suit Sylvia Meagher :

QUOTE
Le rapport du FBI [en date du 2 octobre 1964] indique qu'� peine deux jours apr�s la localisation de Loran Eugene Hall le 16 septembre 1964, un interrogatoire de William Seymour [...] l'a pouss� � d�mentir qu'il se trouvait m�me � Dallas en septembre 1963 et qu'il ait jamais eu des contacts avec Sylvia Odio. D'autres interrogatoires de Loran Hall, Lawrence Howard, Sylvia Odio et Annie Laurie Odio ont abouti � l'effondrement de l'assertion selon laquelle Hall, Howard et Seymour �taient les hommes qui avaient rendu visite � Melle Odio, l'un d'entre eux se pr�sentant sous le nom de "Leon Oswald".

Le rapport du FBI du 2 octobre 1964 a �t� transmis � la Commission, qui venait de prononcer sa dissolution, ce bien avant la publication des Auditions et Pi�ces � Conviction � la fin novembre 1964. Le document n'a pas �t� int�gr� parmi les pi�ces � conviction, et s'il est jamais venu � la connaissance du s�nateur Cooper, il n'�tait pas pr�par� � communiquer le fait que la possibilit� d'une innocente erreur de personne s'�tait d�sint�gr�e.

(Meagher, op. cit., p. 150-151)

Reprenons les dates :

- 16 septembre 1964 : entretien Hall/FBI par lequel Hall d�clare qu'il a rendu visite � Sylvia Odio avec Seymour et Howard. Le Rapport Warren est sous presse.
- 18 septembre 1964 : William Seymour nie en bloc qu'il se soit trouv� � Dallas en septembre 1963, et qu'il ait �t� en contact avec Sylvia Odio.
- 20 septembre 1964 : Hall revient sur ses propres d�clarations. Le m�me jour, Lawrence Howard nie avoir rendu visite � Sylvia Odio.
- 21 septembre 1964 : John Edgar Hoover mentionne � la Commission Warren que le t�moignage de Hall recueilli le 16 septembre 1964 peut apporter une lumi�re nouvelle sur les d�clarations de Sylvia Odio.
- 24 septembre 1964 : corrig� en cinqui�me vitesse, le Rapport Warren int�gre l'histoire Hall, estime que Sylvia Odio a �t� victime de confusion, et est soumis au pr�sident Johnson.
- 1er octobre 1964 : Sylvia et Annie Odio r�futent l'id�e que Hall, Seymour, Howard ou Castro aient pu �tre les hommes qui leur ont rendu visite � la fin du mois de septembre 1964. Dans le m�me temps, les autres protagonistes de cette affaire nient s'�tre d�plac�s chez elles � une telle date.

L'Executive Order n� 11130 du Pr�sident Johnson imposait � la Commission Warren de "d�couvrir, �valuer et exposer les faits relatifs � l'assassinat du Pr�sident John Fitzgerald Kennedy". Qu'en est-il, au final ?

1) John Edgar Hoover a menti lorsqu'il pr�tend que l'histoire Hall est � m�me de r�soudre le myst�re Odio : au 21 septembre 1964, il ne peut manquer de savoir que les all�gations de Hall ont d�j� �t� contest�es par ses deux coll�gues, et que Hall s'est r�tract�.
2) La Commission s'est jet�e sur cette histoire comme un vautour sur une fourmi : elle n'a pas cherch� � analyser ce t�moignage, � le confronter aux autres t�moins (les Odio, Seymour, Howard), � en �valuer la cr�dibilit�. Non, bien qu'il ne se soit agi que d'une impasse, d'une rumeur, elle l'a reprise � son compte et l'a transform�e en v�rit� officielle, par�e briqu�e pour le Pr�sident Johnson.

D�cid�ment, "l'Incident Odio" est l� pour nous montrer 1) qu'il y a eu conspiration, 2) que le FBI a manipul� ses sources et la Commission, et 3) que la Commission elle-m�me n'a pas fait un travail s�rieux.

Mais Posner se garde bien �videmment d�y revenir. Son objectif est de discr�diter Odio, pas de critiquer la Commission Warren et John Edgar Hoover.



C�est d�ailleurs pourquoi il �crit :

QUOTE
Mais m�me si les visiteurs �taient Hall, Howard et Seymour, comment expliquer l�introduction de � Leon Oswald � et les d�tails explicites donn�s par Odio � propos de la conversation t�l�phonique du lendemain d�crivant Oswald comme �tant un tireur d��lite qui estimait que le Pr�sident Kennedy devait mourir ? Pour y apporter une r�ponse, Sylvia Odio elle-m�me doit �tre bri�vement examin�e.


Ce que l�on voit surtout, c�est que Posner est incapable d�admettre que Sylvia Odio ait pu dire vrai. Il d�fend une th�se, pas la v�rit�.

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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 26 2004, 05:44 PM


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Mais continuons :

QUOTE
A l��poque de l�affaire d�Oswald, elle avait un pass� charg� en probl�mes �motionnels. A Porto Rico, o� elle avait v�cu avant de s�installer � Dallas en mars 1963, elle a consult� un psychiatre pour son mariage en difficult�. D�apr�s les rapports du FBI, celui-ci l�a trouv�e instable et incapable, mentalement ou physiquement, de s�occuper de ses enfants (m�morandum du FBI, � Re : Lee Harvey Oswald, Internal Security � R � Cuba, Miami, Florida �, en date du 12 septembre 1964, p. 9). Un m�decin appel� un jour pour la soigner d�une � crise de nerfs � a d�couvert qu�elle l�avait invent�e pour attirer l�attention de ses voisins. Il la d�crit comme une jeune femme tr�s perturb�e, et on lui dit qu�elle avait d�j� �t� suivie en psychiatrie � Miami, apr�s �tre venue aux Etats-Unis en 1964 (ibid., p. 10).

Dans sa proc�dure de divorce, en 1963, elle a perdu la garde de ses quatre enfants, accus�e de n�gligence et d�abandon (ibid., p. 2-3)


Gerald Posner, ici, fait dans le hors-contexte et le mensonge.

Le hors-contexte, d�abord.

Le rapport du FBI cit� par Posner a l�air accablant. Mais il n�est que partiellement cit� par Posner. Comme l�a indiqu� Norman Mailer, ce rapport d�crit en effet l��tat de Sylvia Odio avant de s�installer � Dallas (Mailer, p. 499). Or, il se trouve que de Porto Rico � Dallas, la vie de Sylvia Odio a s�rieusement �volu�.

Sylvia Odio, qui a v�cu � Porto Rico jusqu'en 1963, avait de bonnes raison de subir les affres de la d�pression (raisons que � n�glige � Gerald Posner) :

1) ses parents ont �t� arr�t�s par la police castriste le 26 octobre 1961 ;
2) l'ann�e suivante, le mari de Sylvia Odio l'a abandonn�e, elle et... ses quatre enfants ;
3) jusque l� pr�serv�e de la pauvret�, Sylvia Odio a rencontr� de consid�rables difficult�s financi�res.

En d'autres termes et dit cr�ment : la totale. Cette jeune fille de bonne famille, bien �duqu�e (elle avait �t� envoy�e dans une �cole priv�e de jeunes filles pr�s de Philadelphie), ayant v�cu une jeunesse satisfaisante voire dor�e, a connu en l'espace de quelques mois les pires malheurs qui soient.

Sa d�pression est donc totalement explicable. Et elle n'a rien � voir avec une pr�tendue instabilit� mentale qui justifierait son envoi � l'asile. Rien du tout.

Mais Gerald Posner veut faire croire au lecteur que Sylvia Odio est une d�traqu�e. La v�rit� est qu'elle �tait � simplement � d�pressive du fait d'un assaut de calamit�s dans un laps de temps relativement bref. Mais cette d�pression �tait, au second semestre 1963, en voie de r�mission.

Le rapport de Gaeton Fonzi, l�enqu�teur du HSCA, r�v�le ainsi (HSCA, Vol. X, p. 24) que Sylvia Odio est pass�e par une phase de grave d�pression (mais qui n�aurait pas souffert de tels malheurs ?) avant d�ajouter :

QUOTE
Connell a d�clar� qu'elle avait personnellement vu Odio souffrir de ces attaques � son domicile lorsqu'elle est venue � Dallas pour la premi�re fois, mais gr�ce � son traitement psychiatrique, ces attaques ont diminu� (subsided) et ont fini par dispara�tre, jusqu'� l'assassinat de Kennedy


Je cite la suite du rapport, que Posner ne d�veloppe �videmment pas :

QUOTE
Sylvia Odio s'est install�e � Dallas en mars 1963. Au mois de septembre 1963, elle �tait bien �tablie dans la communaut�, b�n�ficiait de revenus d�cents issus du fait qu'elle avait trouv� du travail, ma�trisait ses probl�mes �motionnels et se consacrait s�rieusement � pr�parer un d�m�nagement dans un meilleur logement.

(HSCA, Vol. X, p. 25)

Autrement dit, Sylvia Odio �tait loin d��tre, au second semestre 1963, l�instable que nous d�peint Posner, qui s�est bien gard� d�instruire le lecteur qu�il n�avait fait qu��voquer la situation ant�rieure � son arriv�e � Dallas�

Elle �tait � ce point remise qu�elle s�occupait de ses enfants, dont elle n�a jamais perdu la garde, contrairement � ce que soutient Gerald Posner, qui commet l� un autre beau mensonge. Ainsi que l��crit Norman Mailer :

QUOTE
Or Sylvia Odio, le soir o� elle a parl� � ses trois visiteurs, ne n�gligeait ni n�abandonnait ses enfants, puisqu�ils vivaient tous les quatre dans son petit appartement. Posner aurait pu l�apprendre gr�ce aux allusions contenues dans son t�moignage devant la Commission Warren : � Ma s�ur Annie [�] �tait revenue [�] pour faire la baby-sitter. � Ou bien la page pr�c�dente : � Je leur ai dit � l��poque que mes quatre enfants me donnaient beaucoup de mal. � Mais il aurait fallu que Posner attache autant d�attention � son t�moignage qu�aux m�mos du FBI.

(Mailer, p. 499)

Mais on a vu que Posner a lu le t�moignage de Sylvia Odio � ce pour le d�naturer compl�tement. Il savait donc que ces passages existaient. La r�ponse est �vidente : Gerald Posner est un menteur.

En la d�crivant comme une salope hyst�rique, une harpie sans c�ur, Posner ne mentionne pas au lecteur les commentaires qu�en livre le psychiatre de Sylvia Odio, le Dr. Burton Einspruch :

QUOTE
Le Dr. Einspruch a d�crit Melle Odio comme issue d�un tr�s haut niveau social. Il a d�clar� qu�elle avait �t� �duqu�e pendant cinq ans � Philadelphie, qu�elle avait �crit des nouvelles publi�es dans des journaux d�Am�rique latine, et qu�elle composait des po�mes. Il l�a d�crite comme �tant une jeune femme magnifique, brillante, d��ducation soign�e, charmante.

(m�morandum de Burt Griffin � W. David Slawson, 16 mai 1964, HSCA JFK Document 002969)

Sylvia Odio �tait une personne s�duisante, charmante, intelligente, une bonne m�re, confront�e � une situation impossible (parents arr�t�s, mari en fuite, fortune envol�e). Rien � voir avec le portrait absolument ignoble qu�en trace Gerald Posner.


Posner continue dans ses sottises :

QUOTE
Dans la p�riode de son divorce, ses amis se souviennent qu�elle a commenc� � souffrir davantage de � probl�mes �motionnels �, �tant victime d��vanouissements � lorsque la r�alit� devenait trop p�nible � supporter � (HSCA, Vol. X, p. 24).


L� encore, Posner d�forme le contenu du rapport de l�enqu�teur du HSCA. D�abord, il oublie de mentionner la situation de Sylvia � vide supra. Ensuite, il extrait deux ou trois mots de leur contexte. Je restitue l�entier passage qui sert de fondement aux all�gations de cet auteur (fin de la page 24) :

QUOTE
Selon Connell, qui pour un temps s�est trouv�e �tre l�amie la plus proche de Sylvia, les probl�mes �motionnels de Sylvia, d�clench�s par le fait d��tre soudainement laiss�e seule avec ses quatre jeunes enfants, ses parents emprisonn�s et son mode de vie boulevers�, passant de la richesse au profond d�nuement, se sont manifest�s par des attaques consistant en une totale perte de conscience � lorsque la r�alit� devenait trop p�nible � supporter �. Connell a d�clar� qu'elle avait personnellement vu Odio souffrir de ces attaques � son domicile lorsqu'elle est venue � Dallas pour la premi�re fois, mais gr�ce � son traitement psychiatrique, ces attaques ont diminu� (subsided) et ont fini par dispara�tre, jusqu'� l'assassinat de Kennedy





Posner poursuit :

QUOTE
A Dallas, elle a demand� une aide psychiatrique davantage �tendue de la part du Dr. Burton C. Einspruch. A l��poque de l�assassinat, elle le voyait depuis plus de sept mois, au moins une fois par semaine, parfois plus fr�quemment (m�morandum de Burt Griffin � W. David Slawson, 16 mai 1964, HSCA JFK Document 002969 ; d�position du Dr. Burton C. Einspruch, 11 juillet 1978, HSCA, p. 5, JFK Document 010069).


C�est cette aide psychologique qui a aid� Sylvia � s�en sortir. Je cite une nouvelle fois le rapport de l�enqu�teur du HSCA (puisque Posner s�y fie) :

QUOTE
Sylvia Odio s'est install�e � Dallas en mars 1963. Au mois de septembre 1963, elle �tait bien �tablie dans la communaut�, b�n�ficiait de revenus d�cents issus du fait qu'elle avait trouv� du travail, ma�trisait ses probl�mes �motionnels et se consacrait s�rieusement � pr�parer un d�m�nagement dans un meilleur logement.

(HSCA, Vol. X, p. 25)

Mais comme l��crit si justement Norman Mailer, � ce dont Posner a besoin, c�est d�une patiente enferm�e avec son m�decin cinq jours par semaine � (Mailer, p. 499).

Or, le m�morandum de Griffin � Slawson expose ce qui suit :

QUOTE
Le Dr. Einspruch, un psychiatre, a d�clar� qu�il traitait Melle Odio depuis approximativement avril 1963 et qu�il la voyait en moyenne une fois par semaine depuis le d�but de cette p�riode jusqu�� l�assassinat du Pr�sident.


Et face au HSCA, il apportera 14 ans plus tard les pr�cisions suivantes :

QUOTE
Q. New, let me direct your attention specifically to late September, to the area around late September, early October, 1963. How often was Silvia Odio coming to you?
A. She was probably seeing me on a weekly basis then, maybe occasionally more frequently.
Q. Were you located in this office building at that time?
A. No, we were using the medical school building on Harry Hines Boulevard.
Q. Okay. What was the nature of her illness that necessitated her coming to you on a weekly basis or bi-weekly basis?
A. She had mainly a situational life problem. She had a large family, she was semi-impoverished, she was an immigrant, her parents were imprisoned, her husband was living in fancy, Puerto Rico at the time, she had all the difficulties one might anticipate a displaced person would have.
Q. And was it your professional evaluation that these factors caused her to seek professional help?
A. Those were among the factors. There may have been some others that I don't recollect.
Q. In the period of September through October, you say she was coming to see you on a weekly or a more frequently basis?
A. Here and there, I think more frequently here and there.
Q. Did she set up an appointment from week to week, or did she come at a specific time?
A. A specific time.
Q. Do you recall what that was?
A. I want to say Wednesday, but Hell, that may be a long shot.


Rien d�anormal, donc: Sylvia Odio voyait son psy une fois par semaine. Comme tant d�autres � moi, par exemple, � une �poque ! Arf�

En d�autres termes : Sylvia Odio se remettait plut�t bien des catastrophes qui lui �taient tomb�es dessus depuis 1961. Contrairement � ce que pr�tend Posner.

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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 26 2004, 05:46 PM


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Suite de Case Closed :

QUOTE
Odio affirme qu'elle a dit � au moins deux personnes, avant l'assassinat, que trois hommes, dont Oswald, �taient pass�s chez elle. L'une de ces personnes �tait Lucille Connell. Mais lorsqu'elle a �t� interrog�e par le FBI en 1964, Connell a d�clar� qu'Odio lui avait �voqu� Oswald apr�s l'assassinat, et que non seulement elle connaissait Oswald, mais qu'encore il avait tenu des discours � des groupes d'exil�s cubains � Dallas).


L� encore, l'affirmation n'est pas conforme � la r�alit�. L� encore, il �tait facile de le v�rifier et l� encore, Posner s'en est abstenu : une telle abstention exc�de les limites de la n�gligence.

Tout d'abord, Posner s'abstient �videmment de citer ce passage de la d�position d'Odio � la Commission Warren :

QUOTE
M. Liebeler. - Avez-vous dit � Mme Connell que vous aviez vu Oswald � des r�unions anticastristes, qu'il avait fait des discours � ces groupes de r�fugi�s, qu'il �tait tr�s brillant et tr�s malin et captivait le public � qui il s'adressait ?
Mrs. Odio. - Non.
M. Liebeler. - Vous �tes certaine de ne lui avoir jamais dit cela ?
Mrs. Odio. - Oui.
M. Liebeler. - Avez-vous jamais vu Oswald dans une r�union publique ?
Mrs. Odio. - Jamais... Elle pensait probablement � John Martino, qui est rest� trois ans sur l'Ile des Pins [...] Mme Connell est all�e � cette r�union. Moi pas, mais Martino est venu � Dallas et a donn� une conf�rence devant les Cubains sur les conditions � Cuba, et elle est une de celles qui sont all�es � cette r�union.
M. Liebeler. - Mme Connell ?
Mrs. Odio. - Oui. Et ma soeur Annie y est all�e, elle-aussi...

(WC, Vol. XI, p. 380-381)

Ensuite il s'abstient �galement de citer un m�morandum de Gaeton Fonzi, l'enqu�teur du Congr�s parti enqu�ter sur Sylvia Odio, en date du 5 avril 1976 :

QUOTE
J'ai interrog� Connell � propos du rapport du FBI selon lequel elle a d�clar� aux agents que Sylvia Odio lui avait affirm� qu'elle avait entendu Oswald parler � un meeting. Elle a r�pondu : "Je ne me souviens pas vraiment qu'elle ait dit cela. Je me souviens seulement qu'Oswald est venu chez elle et voulait l'impliquer dans quelque chose. Mais autant que je me souvienne, jamais Sylvia ne m'a parl� de �a, c'�tait sa soeur qui me l'a dit." Connell a ajout� qu'elle ne pouvait comprendre pourquoi le FBI ne l'avait pas indiqu� dans son rapport. "Franchement, je n'ai pas �t� impressionn� par ces deux enqu�teurs du FBI", a-t-elle d�clar�. Ils �taient encore inexp�riment�s, je pense. Ils n'�taient pas tr�s fut�s, si vous voulez mon avis, et je leur posais plus de questions qu'ils ne m'en posaient (I did more interviewing of them than they did of me). Ils n'ont pris aucune note, c'est pourquoi je ne suis pas certaine que ce qu'ils aient r�dig� soit exact � 100 %."

(HSCA, Doc. 180-10101-10283, Box 233, m�moire du 5 avril 1976, adress� par Gaeton Fonzi � Dave Marston, reproduit dans cet article de Steve Bochan)

La voil�, la v�rit� : Connell n'a vraisemblablement jamais tenu les propos qu'"on" lui pr�te. Propos qui ne recouvrent par ailleurs aucune r�alit�. Je n'ai certes pas d�velopp� tous les arguments d�j� connus qui s'opposent � la version Posner, pour la simple et bonne raison qu'ils sont d�j� fort bien pr�sent�s dans cet excellent article de Dave Reitzes publi� sur le site de John McAdams, et dans cet autre non moins excellent article de Steve Bochan d�j� cit�, publi� sur le site cuban-exile.




Posner �voque ensuite le Dr. Einspruch, psychiatre de Sylvia Odio :

QUOTE
La seconde personne � qui Odio aurait parl� avant l�assassinat �tait son psychiatre, le Dr. Einspruch. Lorsqu�il a �t� interrog� par la Commission Warren, Einspruch a d�clar� qu�au cours de la psychoth�rapie, Odio lui a dit qu�elle avait vu Oswald � plusieurs r�unions anticastristes, et que l�une de ces r�unions s��tait tenue chez elle. Il n�a fait aucune mention des trois suppos�s visiteurs � l�appartement d�Odio


Gerald Posner fonde son affirmation sur un m�morandum du Conseiller Burt Griffin � W. D. Slawson en date du 16 avril 1964, retranscrivant une interview du Dr. Einspruch. Jamais il ne pr�cisera au lecteur qu�Einspruch accordait � un grand cr�dit � l�histoire d�Odio s�agissant de sa rencontre avec Oswald �.

Mais il est vrai qu�Einspruch a ajout� une remarque qui sera reprise par les contempteurs de Sylvia Odio :

QUOTE
Il a d�clar� qu�au cours de sa psychoth�rapie, Melle Odio lui avait dit qu�elle avait vu Oswald � plus d�une r�union anticastriste. L�une de ces r�unions s�est apparemment tenue chez elle, croyait-il, et la s�ur de Melle Odio a �galement vu Oswald � la maison. Le Dr. Einspruch dit que Melle Odio lui a rapport� qu�Oswald avait prof�r� des commentaires incendiaires sur Cuba. Le terme � incendiaire � �mane du Dr. Einspruch et il ne peut clairement indiquer ce qu�avait dit Oswald. En fait, j�ai eu l�impression que ces commentaires �taient pro-castristes.


A ce stade, une premi�re remarque � un point de d�tail. Gerald Posner nous fait habilement croire que c�est Sylvia Odio qui a d�clar� que l�une des r�unions s��tait tenue chez elle. En r�alit�, le Dr. Einspruch est peu s�r de son fait, et le m�morandum use bel et bien des termes � apparemment � et � croyait-il �. L� encore, Posner manipule (cette fois vraiment subtilement) la documentation accessible. Mais passons.

On a vu que Sylvia Odio avait d�clar�, avec la plus grande fermet�, qu�elle n�avait jamais vu Oswald autrement qu�au cours de cette visite des trois hommes � la fin du mois de septembre 1963, qu�elle n�avait notamment jamais vu Oswald au cours de r�unions anticastristes, et qu�elle n�en avait par cons�quent jamais parl� � quiconque. On a �galement pu voir que Lucille Connell remettait en cause la v�racit� de la transcription de son interrogatoire par les agents du FBI.

Il est donc probable que le Dr. Einspruch est victime de confusion.

Dans un excellent article d�j� cit�, Dave Reitzes avance l�hypoth�se selon laquelle Sylvia Odio a bel et bien mentionn� les trois hommes � Einspruch, et lui a relat� la rixe ayant oppos� Oswald � Bringuier (Nouvelle-Orl�ans, ao�t 1963, voir film de Stone) telle qu�elle lui avait �t� relat�e par son oncle, Agustin Guitart. Einspruch a alors cru que Sylvia Odio avait personnellement assist� � cet �v�nement, alors qu�elle ne faisait qu�exposer ce qui lui avait �t� rapport� � ce sujet.

Citons donc sa d�position devant la Commission Warren :

QUOTE
M. Liebeler. � Qui, � la Nouvelle-Orl�ans, vous a parl� de cet incident entre Bringuier et Oswald ?
Mrs. Odio. � Ma famille en a discut� � la Nouvelle-Orl�ans [�].
M. Liebeler. � Avez-vous lu quelque chose � ce sujet dans les journaux ?
Mrs. Odio. � Non. Je le sais de ma famille. [�]
M. Liebeler. � [�] Lequel d�entre eux vous en a parl� ?
Mrs. Odio. � Je pense que c��tait mon oncle [�] Agustin Guitart.

(WC, Vol. XI, p. 378)

D�ailleurs, lorsqu�Einspruch mentionne que l�une de ces r�unions a eu lieu chez elle, et qu�Annie Odio y a assist�, Einspruch �voque � n�en pas douter la fameuse venue des trois hommes chez Sylvia Odio ! Mais dans son esprit, il a associ� cette rencontre aux autres r�unions que relate Sylvia Odio.

En d�autres termes, le Dr. Einspruch a bel et bien �t� victime de confusion. La confusion est d�autant plus probable que face au HSCA en 1978, ce psychiatre n�a absolument pas �voqu� ces r�unions anticastristes, ne parlant que de la visite des trois hommes.

S�agissant des remarques incendiaires d�Oswald, Dave Reitzes suppose qu�Einspruch faisait r�f�rence aux propos tenus par Oswald � Carlos Bringuier. Mais l�on peut se demander si, au fond, Einspruch ne songeait pas aux phrases que � Leopoldo � a pr�t�es � Oswald, sur le fait que les Cubains n�avaient pas les tripes de se venger de Kennedy, seul obstacle � la lib�ration de Cuba�

En sorte que, contrairement � ce que soutient Posner, Einspruch a bel et bien parl� de cette rencontre entre Sylvia et les trois hommes � ne serait-ce que parce la question lui a certainement �t� pos�e par l�enqu�teur de la Commission Warren. Mais, en 1964, il a mal assimil� les d�clarations d�Odio sur la confrontation Bringuier-Oswald, et celles relatives � la rencontre survenue un soir de la fin du mois de septembre 1963.

Gerald Posner, en tout �tat de cause, n�a pas cherch� � analyser ce t�moignage, mais � s�en servir�




Reprenons la lecture de son ouvrage :

QUOTE
Lorsqu�il a �t� interrog� par le HSCA en 1978, Einspruch n�a pas fait mention des multiples apparitions d�Oswald. A la place, il pensait qu�elle lui avait parl� des trois visiteurs, mais ne se souvenait pas de l�avoir entendue prononcer le nom � Leon � ou �voquer l�appel t�l�phonique de � Leopoldo �, au cours d�une consultation ayant pris place avant l�assassinat. Il a �galement conc�d� qu�Odio poss�dait un degr� de suggestibilit� qu�elle pouvait croire quelque chose qui ne transpirait pas r�ellement.


En d�autres termes : que Sylvia Odio �tait encline � l�auto-suggestion.

However, comme dirait l�ami Gerald, les choses sont un chou�a plus complexes.

Comme l�a �crit Dave Reitzes dans un article d�j� cit� :

QUOTE
Plus d�une d�cennie plus tard, Einspruch s�est clairement souvenu de l�histoire � du vestibule � de Sylvia, et ne songeait plus � d�autres incidents en rapport avec elle. En fait, tandis que Gaeton Fonzi notait qu�� il faut souligner qu�� tout instant, le Dr. Einspruch a ressenti que l�histoire relative � Lee Oswald �tait totalement v�ridique �, Einspruch a t�moign� en 1978 qu�il estimait possible qu�Odio ait confondu Oswald avec quelqu�un d�autre, �tant donn� que la rencontre faisait partie d�un � genre d�exp�rience n�arrivant qu�une seule fois �. � Maintenant, si elle avait d�clar� qu�elle l�avait vu plus souvent �, a poursuivi Einspruch, sa conviction qu�elle ait identifi� Oswald en sortirait renforc�e.

En 1996, Steve Bochan a demand� � Gaeton Fonzi : � Quelle �tait votre impression, � propos du Dr. Einspruch, basiquement, lorsque vous l�avez interrog� en 1978 ? � Fonzi a r�pondu que � de ce qu�il disait, il �tait cr�dible �.


Gaeton Fonzi a �galement d�clar�, dans un e-mail � Steve Bochan (cit� dans l�article de Dave Reitzes) :

QUOTE
Jim McDonald et moi-m�me parlions � Odio de ses souvenirs et Jim a eu l�id�e d�appeler Einspruch pour voir s�il pouvait se souvenir de quoi elle lui avait parl�, et quand. Ce n��tait pas un enregistrement de � pr�-d�position �, parce que nous n�avions pas pr�vu de recueillir la d�position d�Einspruch � nous pensions que nous poss�dions suffisamment de preuves fournies par d�autres sources (les deux s�urs de Sylvia, Lucille Connell, Amado Odio) que Sylvia avait effectivement re�u la visite de trois hommes avant l�assassinat. Jim et moi-m�me avons �cout� la conversation avec le consentement des deux parties. Ce qui m�a paru significatif �tait qu�Odio et Einspruch ne s��taient pas parl� depuis 13 ans, et c�est ce qui nous rendait anxieux, voir � quel point la conversation �tait franche et d�terminer s�il existait quelque conspiration entre eux pour concocter l�histoire. C�est l�exact contraire qui nous est apparu. Odio a rafra�chi la m�moire d�Einspruch en mentionnant l�incident � ce qui, apr�s tout, �tait la cause de l�appel � mais Einspruch ne s�est pas imm�diatement rappel� des d�tails, ce y compris et jusqu�au point de savoir pourquoi les hommes lui avaient dit qu�ils �taient venus. J�ai pens� que c��tait somme toute bien naturel, apr�s 13 ann�es.

Finalement, Einspruch a dit que cela lui revenait, et lorsqu�il lui a �t� demand� s�il se souvenait pr�cis�ment que l�un des noms des hommes �tait � Leon �, il a r�pondu : � Je crois qu�elle l�a fait. Cela me revient, maintenant, parce que je me souviens que nous �tions dans mon bureau de l�Ecole de M�decine. Je me souviens que trois hommes sont venus � sa porte, et que deux d�entre eux �taient Cubains, et je me rappelle qu�il y avait une importante activit� politique � Dallas, � cette �poque, mettant en jeu des groupes d�extr�me-droite s�effor�ant d�exploiter les Cubains. �

Plus tard dans la conversation, alors que sa m�moire s�am�liorait, il a acquis davantage de certitude � propos du fait que le nom de l�un des hommes �tait � Leon �, parce qu�il se souvenait pr�cis�ment qu�il avait pens� : � Mais que fichait donc un Blanc avec ces Cubains ? � Plus importante encore que les souvenirs d�Einspruch � propos des d�tails se r�v�le �tre sa certitude absolue qu�Odio lui a parl� de la visite avant l�assassinat. Ce n�est qu�apr�s cette conversation t�l�phonique que nous avons d�cid� de nous rendre � Dallas et de recueillir directement les d�clarations d�Einspruch.


En d�autres termes : Einspruch se souvenait qu�Odio lui avait parl� de la visite des trois hommes avant l�assassinat, et qu�il �tait probable qu�elle lui avait parl� de deux Cubains et d�un Am�ricain, allant jusqu�� r�v�ler l�identit� de l�Am�ricain : � Leon �.

Certes, au cours de sa d�position en 1978, Einspruch a d�clar� ne pas se souvenir si Sylvia lui avait parl� de � Leon � ou du coup de t�l�phone pass� par Leopoldo le lendemain. Partant de l�hypoth�se que Sylvia lui aurait certainement parl� d�une telle visite, d�un tel coup de fil, il a �mis une autre hypoth�se, � savoir que Sylvia avait pu en rajouter, pensant que � son histoire avait pris de l�ampleur �

Cela dit, � aucun moment les enqu�teurs du HSCA ne pr�ciseront qu�Annie Odio a corrobor� le r�cit de sa s�ur � en d�autres termes, Einspruch ignore dans son raisonnement ce fait essentiel. Et outre que la m�moire d�Einspruch �tait de qualit� variable, l�on peut �galement remarquer que sa conclusion n�est qu�une hypoth�se b�tie sur des hypoth�ses. Et une hypoth�se qui contredit quelque peu les sentiments que le gentil Docteur portait � sa patiente. Car Einspruch a d�j� eu l�occasion de manifester la confiance qu�il portait � Sylvia Odio :

QUOTE
Le FBI et la Commission Warren ont interrog� Einspruch apr�s l'assassinat. Le rapport du FBI notait que Einspruch croyait qu'Odio � disait la v�rit� �. Le rapport du staff de la Commission Warren notait que � Le Dr. Einspruch avait d�clar� qu'il accordait un grand cr�dit � l'histoire de Mademoiselle Odio selon laquelle elle aurait rencontr� Lee Oswald �.

Aucun rapport n'a indiqu� qu'Einspruch avait �t� interrog� sur des d�tails pr�cis des all�gations d'Odio, qu'on lui ait demand� si Odio lui avait parl� de la visite de ces trois hommes et, si elle l'avait fait, quand l'avait-elle fait.

Dans un t�moignage sous serment devant le Comit�, Einspruch a r�it�r� son opinion � propos d'Odio, la d�crivant comme une personne � de confiance �.

(HSCA, Vol. X, p. 29-30)

Certes, Einspruch avait confi� � la Commission Warren que Sylvia Odio � �tait encline � l�exag�ration, mais que tous les faits basiques qu�elle fournissait �taient vrais. Il a d�clar� que sa tendance � exag�rer est de type �motionnel, un trait propre � de nombreuses personnes d�origine latino-am�ricaine �. Selon lui, Sylvia Odio pouvait faire preuve d�un caract�re th��tral, tout � fait commun aux Latino-am�ricains � rien qui veuille dire qu�elle �tait capable d�inventer une histoire.

Revenons � sa d�position devant le HSCA. S'il n'est pas s�r qu'elle ait mentionn� le nom � Leon � au cours d'une consultation ant�rieure � l'assassinat et au cours de laquelle elle a parl� de cette rencontre, Einspruch � se souvient que lorsqu'il a t�l�phon� � Odio le jour de l'assassinat ou le lendemain, elle a mentionn� � Leon � et elle a li� la visite de ces hommes � l'assassinat de Kennedy � en un genre de mani�re th��trale � (histrionic way), et elle a reconnu que l'un de ces hommes �tait Leon. Einspruch ne pouvait se rappeler, en revanche, qu'Odio lui avait d�clar�, avant l'assassinat, que � Leopoldo � lui avait t�l�phon� et avait parl� de Leon proposant d'abattre Kennedy � (ibid.).

L'interrogatoire du Dr. Einspruch par le HSCA est accessible sur Internet : il suffit de le lire.

R�sumons.

Sylvia Odio a parl� � son psychiatre d�une visite effectu�e par trois hommes � son domicile, deux Cubains et un Am�ricain. On ignore si elle lui a �galement �voqu� le fait que l�Am�ricain s�appelait � Leon �, ou � Leon Oswald �. On ignore �galement si elle lui a avou� l�histoire du coup de fil pass� par � Leopoldo �. La m�moire d�Einspruch n�est pas tr�s fiable, � ce sujet : l�homme est certain qu�il a �t� inform� de la rencontre avant l�assassinat, mais sa m�moire �volue d�un entretien � l�autre, s�agissant des d�tails.

Einspruch d�fend malgr� tout une position paradoxale : il a une enti�re confiance en Sylvia Odio, il pense qu�elle dit vrai, mais confie au HSCA en 1978 qu�elle a pu � am�liorer � son histoire. L�on a pu voir qu�il ne s�agissait l� que d�une hypoth�se �mise � � chaud �, au cours de l�entretien, � partir d�autres hypoth�ses, et que le raisonnement omettait un point majeur : Annie Odio a confirm� l�essentiel de la d�position de sa s�ur.

Mais admettons que Sylvia Odio n�ait pas parl� de � Leon �, ou de � Leon Oswald �, ou du coup de fil de � Leopoldo � � son psy avant le 22 novembre 1963. N�oublions pas qu�elle lui �voque ces donn�es le jour m�me de l�attentat, ou le lendemain, et qu�elle se trouve en �tat de choc � c�est ainsi que peut s�analyser l�histrionic way �voqu�e par le Dr. Einspruch, expression amen�e � conna�tre une petite c�l�brit� parmi les types qui veulent la peau de Sylvia Odio. N�oublions pas non plus que Sylvia a au moins parl� de la visite de trois hommes.

Or donc, admettons. Cette absence de d�tails fait-elle de Sylvia Odio une menteuse ? C�est aller un peu vite en besogne.

Tout d�abord, avant d��tre assassin� le 22 novembre 1963, Kennedy est encore� vivant. Et les images le montrent �clatant de sant� � on a appris depuis ce qu�il en �tait. Le choc suscit� par l�attentat de Dallas provient entre autres du fait que sa mort �tait totalement inattendue. L�homme incarnait la joie de vivre, voire tout simplement la vie. D�s lors, Sylvia Odio n�a pas du accorder une grande importance aux propos tenus par � Leopoldo � sur Oswald et Kennedy : elle ne pouvait imaginer, concevoir, ce qui se produira.

Un tel comportement s�est d�ailleurs retrouv� pendant la Deuxi�me Guerre Mondiale : si les Alli�s n�ont pas vraiment d�nonc� les camps d�extermination nazis, s�ils ne les ont pas bombard�s, c�est entre autres raisons parce qu�il leur �tait psychologiquement inconcevable que les Juifs fussent d�port�s, gaz�s, incin�r�s, dispers�s aux quatre vents.

Un �l�ment de la d�position d�Einspruch au HSCA nous apporte une pr�cision :

QUOTE
Eh bien, je pense qu�il s�agissait d�une consultation de l�apr�s-midi, elle est venue me voir, et elle a fait mention du fait que trois personnes �taient venues � son domicile un soir, et que l�une d�elles �tait de type anglo-am�ricain. Je crois, et j�ai pens� qu�il n��tait pas tr�s ordinaire qu�une de ces personnes participe � ce genre de rencontre. Les deux autres personnes �taient des Cubains, ou des Latins, et parfois je ne suis pas s�r que le nom de � Leon � ait �t� abord� au cours de cette s�ance, mais je me souviens qu�elle a dit que des gens �taient venus et qu�il s�agissait, vous voyez, de discussions politiques, et je lui dit, vous savez, de faire attention � elle, qu�elle pouvait se voir impliquer dans quelque esp�ce d�ennuis. J�ai pens� sur le moment, et je l�ai pens� encore apr�s, que ces gens [les Cubains] �taient tr�s exploit�s localement.


Autrement dit, il ne semble pas que le Dr. Einspruch ait demand� � Sylvia d�entrer dans le d�tail. Ce dont il a �t� question n�est pas d�une tentative de soutirer de l�argent � la JURE, ou d�y faire adh�rer un Am�ricain, mais simplement de � discussion politique �.

Il faut dire qu�� l��poque, Sylvia avait autre chose � faire que de causer politique � son psy. Rappelons-nous qu�elle a d�m�nag� au m�me moment, pour un logement bien meilleur que le pr�c�dent. L��v�nement marquant de la semaine, c��tait donc �a, et pas cette rencontre qui, alors que Kennedy paraissait invincible, que sa mort n��tait pas un instant concevable, ne signifiait pas grand-chose.

Une autre hypoth�se peut �tre d�fendue, � savoir que Sylvia aurait cherch� � ne pas trop accabler les anticastristes cubains devant son psy, pour ce qui appara�t peut-�tre comme une blague de mauvais go�t de � Leopoldo �. L�assassinat changera la donne.

D�s lors, on voit bien que cette lacune ne suffit pas � discr�diter Sylvia Odio. Car en tout �tat de cause, le fait est que Sylvia a rencontr� trois hommes dont un Am�ricain, qu�elle en a parl� avant l�assassinat (sans forc�ment entrer dans d�inutiles d�tails) et qu�elle et sa soeur ont reconnu Oswald � la t�l�vision le 22 novembre 1963, qu�elles ont eu peur et ont donc gard� leur histoire pour elles, Sylvia ne se confiant qu�� son psy et sa meilleure amie du moment, laquelle relaiera l�info au FBI.

Si vraiment Sylvia �tait une mythomane, elle aurait elle-m�me contact� les autorit�s, accord� interview sur interview et se serait fait un paquet de pognon avec son histoire. Mais non ! C�est le contraire qui se produit. Elle fait un pacte du silence avec sa s�ur Annie, et ce n�est que lorsque le FBI l�approchera qu�elle se verra contrainte de dire la v�rit�. Car aux dires de ses connaissances, Sylvia est une personne honn�te, au contraire de Gerald Posner.




Poursuivons notre avanc�e dans Case Closed :

QUOTE
Le jour o� JFK fut assassin�, Odio a souffert d�une de ses attaques �motionnelles. � J�avais la t�te qui tournait �, se souvenait-elle (HSCA, Vol. X, p. 27).


Ouais, et alors ? Faut-il faire le compte de tous les Am�ricains qui ont �t� choqu�s par la nouvelle ? Le v�t�ran du journalisme t�l�vis� Walter Cronkite lui-m�me n�en menait pas large, lorsque la mort de Kennedy a �t� confirm�e.

Posner prend ses lecteurs pour des imb�ciles.



Et �a continue :

QUOTE
Le Dr. Einspruch lui a parl� le jour suivant l�assassinat, alors qu�elle �tait encore hospitalis�e.


L� encore, Posner se trompe : Einspruch a bien signal� que Sylvia Odio l�avait appel� par t�l�phone le jour de l�assassinat, et qu�il l�a vue le lendemain. L�auteur de Case Closed pr�f�re retenir � on ne sait trop pourquoi � le lendemain. Peut-�tre pour laisser le temps � la � salope hyst�rique � de concocter son histoire ?

Citation de l�interrogatoire d�Einspruch par le HSCA :

QUOTE
Q. Okay. Do you recall when you saw her immediately subsequently?
A. Very soon after. It was not the same day as I remember, because I would remember if it was the same day, but it was certainly within a short period of time, and I talked to her on the telephone during a short period of time.
Q. When you say, "a short period of time" - -
A. Within the twenty-four hours.
Q. Within the twenty-four hours?
A. Yes.
Q. Of the assassination?
A. Yes.
Q. Did you call her?
A. No, I believe, she called me or one of the children called me.
Q. What was said?
A. That she had fainted, and then when I talked to her, she was at work, I believe.
Q. She was at work when?
A. She was at her home, she fainted and on the phone she told me that she recognized one of those men, and then she definitely said the name Leon.

Q. Now, when you say she called you and said she recognized one of the men -
A. Yes.




Et Posner de finir sa deformation des t�moignages d�Einspruch:

QUOTE
C�est � cet instant, selon ses souvenirs, qu�Odio, qui avait une tendance � � exag�rer �, a li� ses visiteurs � Oswald et � l�assassinat � en un genre de mani�re th��trale � (D�position d�Einspruch devant le HSCA, op. cit).


On a vu qu�Einspruch accordait un sens diff�rent au terme � exag�rer � : l�exag�ration � laquelle peut-�tre encline Sylvia Odio ne porte pas vraiment sur les faits, mais sur ses �motions. D�o� la mani�re � th��trale � : Sylvia Odio a �t� si souffl�e par la double-r�v�lation du meurtre de Kennedy et de l�implication d�Oswald qu�elle a imm�diatement fait le rapprochement avec la visite du 25 septembre 1963, et que, comme sa s�ur, elle en a �t� profond�ment choqu�e.

Et, chez cette jeune femme qui avait d�j� travers� nombre d��preuves, le contraire e�t �t� �tonnant.

Mais Gerald Posner, qui falsifie cet aspect du dossier Kennedy, n�en a cure. Totalement abject.

Mais bon, admettons qu�elle ait menti, qu�elle ait tout invent�. Non, pas tout, quand m�me : la visite des trois hommes a bien eu lieu. En ce cas, Sylvia Odio est une excellente conteuse, qui a bluff� tous ses amis (mais pas� son ex-belle-m�re, la bombe nucl�aire que lui r�serve Posner � voir plus bas).

Elle � invente � donc la discussion sur la JURE, sur � Leon Oswald �, sur le coup de fil, sur Kennedy et les Cubains. Tant pis s�il est plus simple de zapper un tel coup de fil et faire croire que tout a �t� dit au cours de la rencontre� Elle va m�me jusqu�� pr�tendre que � Leopoldo � a tent� maladroitement de la draguer. C�est une si bonne com�dienne qu�elle simule certaine g�ne devant le Conseiller Liebeler, � propos du fait que � Leopoldo � a balanc� quelques grossi�ret�s, et qu�Oswald �tait mal ras�.

Ouaip, vraiment, Sylvia Odio m�riterait l�Oscar ! De m�me qu�Annie : non, l� o� il serait tellement simple pour cette s�ur de 17 ans de pr�tendre avoir assist� � tout l�entretien, d�avoir �cout� la conversation t�l�phonique, elle se contente de monter un plan avec Sylvia Odio qui la laisse un peu en retrait.

Donc, nous avons deux exil�es cubaines ayant une famille � charge, qui ne trouvent rien de mieux � faire, malgr� la sant� d�clinante de Sylvia, que de mettre en sc�ne un complot tr�s compliqu�, complot qui risque de susciter l�hostilit� de leurs amis anticastristes pour� pour quoi, au juste ? Impressionner le psy et la meilleure amie de Sylvia Odio ? Dans l�affirmative, que deviennent dans ce projet les proches d�Annie ?

Ou alors : gagner du fric ? Se rendre c�l�bres ? Mais alors pourquoi Sylvia Odio n�a-t-elle pr�cis�ment pas cherch� � contacter les autorit�s, ni � ramasser de l�argent refil� par des journalistes peu scrupuleux ? Pourquoi se montre-t-elle si r�ticente � accorder des interviews ?

Soyons s�rieux. Gerald Posner nous demande de croire que Sylvia Odio est une menteuse � la fois tr�s imaginative et tr�s compliqu�e, qu�elle a mont� le coup avec sa s�ur de 17 ans, au risque de se friter avec les anticastristes de Dallas, d�attirer des ennuis � son p�re emprisonn� � Cuba, et qu�elle n�a malgr� tout pas cherch� � en retirer quelque profit personnel.

Du fantastique n�importe quoi. Seul un escroc peut nous demander d�adh�rer � une chose pareille. Et Gerald Posner, pour citer l'historien David Wrone, est un escroc. Un escroc l�che, de surcro�t : il ne fait que semer le doute, sans pr�senter de sc�nario bien coh�rent, sans vraiment annoncer la couleur.

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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 26 2004, 05:48 PM


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O� en �tions-nous ? Ah, oui :

QUOTE
L�un des fr�res d�Odio, Cesar, a relat� que sa s�ur a souffert d�un effondrement nerveux apr�s l�assassinat de Kennedy, et qu�elle en ressentait encore les effets environ un an apr�s. (M�morandum du FBI � Re : Lee Harvey Oswald, Internal Security � R � Cuba, Miami, Florida �, 12 septembre 1964, p. 1-2)


Je n�ai pas le document sous les yeux, et compte tenu des �l�ments ci-dessus d�velopp�s, je n�ai aucune raison de croire ce que transpose Posner.

En r�alit�, l�assassinat de Kennedy a fortement marqu� Sylvia Odio, comme il a fortement marqu� des millions de personnes en Am�rique et � travers le monde. Il a d�autant plus marqu� Sylvia que cette derni�re a rencontr� l�assassin du Pr�sident le 25 septembre 1963� L� voil�, la cause de cette nouvelle d�pression : mais Posner se contente de signaler l�existence de ces troubles nerveux, sans en expliquer la cause.

Sinon en citant le frangin :

QUOTE
Il a mis cette d�pression sur le compte de son divorce et de l�emprisonnement de ses parents � Cuba.


L� encore, j�ignore si la citation est authentique, si Posner n�a pas maltrait� le document r�f�renc�, comme il l�a fait tout au long de son analyse de � l�Incident Odio �.

Quand bien m�me : la d�pression d�Odio cons�cutive � l�assassinat �tait surtout li�e � la mort de Kennedy et au fait qu�elle a reconnu Oswald, qu�elle a eu peur pour elle�

Dans tous les cas de figure, Gerald Posner nous baratine en oubliant l�essentiel : le t�moignage de Sylvia a �t� corrobor� par sa s�ur, Annie. Mais Posner ne se concentre pas vraiment sur Annie�

Toujours est-il que Posner n�en a pas fini avec la famille. Voici qu�il va sortir l�arme absolue � l�ancienne belle-m�re de Sylvia :

QUOTE
Silvia Herrera, sa belle-m�re, est all� jusqu�� dire qu�Odio �tait une excellente actrice qui pouvait intelligemment fabriquer un tel �v�nement si elle le voulait. (M�morandum du FBI � Re : Lee Harvey Oswald, Internal Security � R � Cuba, Miami, Florida �, 12 septembre 1964, p.3-4)


Pour rappel, cette dame est la m�re de l�ex-�poux de Sylvia Odio, Guillermo Herrera, le type courageux qui a abandonn� Sylvia � son sort, lui laissant quatre enfants sur les bras alors que le p�re de la jeune femme est en prison et que ses revenus chutent dramatiquement.

Posner est � ce point d�sesp�r� qu�il nous sort de son chapeau non pas la belle-m�re de Sylvia Odio, mais son ex-belle-m�re, et la m�re d�un tel salopard ! Hallucinant. Et totalement ridicule.



QUOTE
Un informateur anonyme du FBI, qui �tait un ami d�Odio, a dit au Bureau � que l�un de ses probl�mes est qu�elle ne peut se r�soudre au fait qu�elle n�est plus la fille d�un riche individu qui satisfera ses moindres caprices, et elle va entreprendre un certain nombre d�actions pour tenter de devenir un centre d�int�r�t. � (M�morandum du FBI � Re : Lee Harvey Oswald, Internal Security � R � Cuba, Miami, Florida �, 12 septembre 1964, p. 13) L�informateur a averti le FBI que la famille Odio � est divis�e dans la mani�re de la consid�rer [�] certains �tant d�avis qu�elle est presque folle, et les autres offrant leurs condol�ances et leur assistance. � (ibid.) Un autre ami a confirm� au FBI qu�Odio �tait extr�mement solitaire � Dallas, recherchant l�attention des autres, et poss�dait une excellente imagination et une tendance � l�exhibitionnisme.(ibid., p. 2)


Dr�les d�amis, en v�rit�. Mais l� encore, je n�ai pas le document sous les yeux. Il est probable que ledit document a �t� manipul� par Posner, et que les autres passages d�rangeants ont �t� purement et simplement � oubli�s �. Il s�agit l� sans doute d�un vain colportage de ragots.

Sylvia Odio, on a pu le voir, est � des ann�es lumi�res d�un tel portrait, qui tient davantage de la presse � scandales que de l�ouvrage d�Histoire.

Par ailleurs, l�un de ces t�moignages a effectivement �t� examin� par des enqu�teurs de la Commission Warren, qui ont exprim� leur opinion dans un m�morandum rendu public onze ans apr�s le bouclage du Rapport :

QUOTE
Melle Odio a �t� consciencieusement examin�e par l�interm�diaire de son psychiatre et de ses amis, et � une exception pr�s � un profane pr�tendant qu�elle peut avoir des tendances subconscientes � affabuler et dramatiser � cette impression est unanimement favorable, aussi bien sur sa personnalit�, sa fiabilit� et son intelligence.

(M�morandum de Coleman et Slawson � Rankin, non dat�, p. 109)

Il se trouve que les six lignes suivantes de ce document ont �t� censur�es � et le sont encore, � ma connaissance, quarante ans apr�s l�assassinat ! Le document se poursuit comme suit :

QUOTE
De plus, certains d�tails de la d�position de Melle Odio enregistr�e par le FBI tout de suite apr�s l�attentat � malheureusement au cours d�une entrevue trop br�ve � confirment ce que nous savons d�Oswald. Par exemple, il est d�crit comme �tant calme et taciturne, l�impression que donnait g�n�ralement Oswald ; � Leopoldo � r�v�la plus tard � Melle Odio qu�ils �taient renseign�s sur lui � la Nouvelle-Orl�ans, la ville m�me d�o� venait Oswald ; Leopoldo dit qu�� la Nouvelle-Orl�ans on lui avait confi� que � Leon � �tait un � loco �, un terme que Carlos Bringuier a fort bien pu employer pour le d�crire ; et, ce qui est plus important naturellement, le nom de � Leon Oswald � est assez proche de � Lee Oswald � pour �veiller les soup�ons les plus vifs.

(ibid., p. 110)

A noter que le m�me m�morandum commet une curieuse erreur, en retranscrivant les propos d�Odio : selon elle, le deuxi�me Cubain �tait probablement � Rogelio Cisneros �, alors qu�elle n�a jamais d�clar� une telle chose � ledit Cubain n��tait autre qu�un certain � Angelo �, comme on sait. Le reste du m�mo, en revanche, confirme ce que l�on sait d�j�. Et le fait qu�il laisse pendante la piste anticastriste explique sans doute pourquoi il n�a �t� d�class� qu�en 1975.

A ces enqu�teurs de la Commission Warren s�ajoute l'enqu�teur du HSCA qui a trait� le cas Odio : Gaeton Fonzi. C'est sans doute lui qui conna�t le mieux au monde le dossier Odio, et sa conclusion est sans appel : Odio dit vrai. Citation de The last investigation, l�ouvrage qu�il a consacr� � son enqu�te en 1993 :

QUOTE
Je n'h�siterai pas � d�clarer que l'assassinat de Kennedy r�sulte d�une conspiration, en me fondant strictement sur le t�moignage constamment cr�dible de Sylvia Odio et, plus important, le fait que notre recherche a prouv� que c��tait vrai.


Au magazine Fair Play, Gaeton Fonzi renouvellerait ses conclusions (8 octobre 1994) :

QUOTE
Je vais vous dire ce qui me vient maintenant � l�esprit. J�ai pass� �norm�ment de temps avec Sylvia Odio, l�interrogeant et la r�-interrogeant. Non seulement moi, mais �galement d�autres enqu�teurs du Comit� [du Congr�s]. Et je suis parvenu � la conclusion qu�elle �tait totalement cr�dible. Et non seulement je suis parvenu � cette conclusion, mais les avocats et les autres enqu�teurs aussi, et le Comit� l�a indiqu� dans son rapport.

(entretien vid�o accord� par Gaeton Fonzi au magazine Fair-Play, 8 octobre 1994)

Posner � oublie � �galement de nous parler de Manuel Ray, anticastriste de gauche membre de la JURE (le groupe fond� par papa Odio), qui a attest� que Sylvia Odio � �tait incapable de monter une histoire pareille ou de fabuler ; de m�me, selon Cisneros, ancien leader de la JURE, on peut faire confiance � Mrs Odio (WC, Vol. XXVI, p. 839) � (Richard Popkin, Les assassins de Kennedy, Gallimard, 1967, p. 75).

En fait, tout le monde a consid�r� que Sylvia Odio �tait cr�dible. M�me, comme on a pu le voir, certains membres de la Commission Warren. M�me, indirectement, le FBI, qui a tent� de la d�molir en ayant recours au � canular Hall �. Tout le monde.

Sauf Gerald Posner�

Et � la diff�rence de ce dernier, je fournis l� du concret, du palpable, de l�historiquement prouv�.



QUOTE
L�un des aspects les plus inhabituels du dossier Odio est que bien qu�elle ait pens� avoir rencontr� l�assassin, elle n�a jamais contact� une quelconque agence gouvernementale ou judiciaire pour raconter son histoire (HSCA, Vol. X, p. 28-29). Carlos Bringuier, le leader anticastriste arr�t� en m�me temps qu�Oswald � l�occasion de leur rixe dans les rues de la Nouvelle-Orl�ans, a rencontr� une fois Sylvia Odio. Voici son commentaire : � Je crois possible qu�elle a re�u la visite de quelqu�un � il y avait l�-bas un tas de gens de plusieurs organisations. Mais, apr�s l�assassinat, j�ai pens� que sa r�action imm�diate aurait �t� la m�me que la mienne. Elle aurait saut� en l�air et appel� le FBI : � H�, ce type est venu me voir ! � Au lieu de quoi, apr�s �tre sortie de l�h�pital, elle en parle vaguement � un voisin, et ce voisin en parle au FBI, et c�est la seule raison pour qu�on l�ait appris. Cela me rend son histoire suspecte. Ca ne sonne pas juste, et je le sais par exp�rience, d�apr�s ce que j�ai fait et ressenti en me rendant compte que j�avais connu personnellement l�homme qui a tu� le pr�sident des Etats-Unis. Quand j�ai entendu le nom Lee Harvey Oswald, j�ai saut� de ma chaise. Je n�ai pas fini de d�jeuner, j�ai aussit�t appel� le FBI. Peut-�tre qu�elle a �t� troubl�e avec toutes les informations ayant suivi la personne qu�elle a vraiment rencontr�. J�ai vu cela comme avocat dans des grandes affaires criminelles. Il y a un accident avec quatre t�moins, ils donnent quatre versions diff�rentes, ils croient tous qu�ils disent la v�rit� et ils passeraient m�me au d�tecteur de mensonge. Elle croit dire la v�rit�. J�aurais horreur de dire qu�elle ment, mais elle se trompe. � (entretien avec Carlos Bringuier, 16 mars 1992)


Un t�moignage certes convaincant de prime abord. Probl�me : il n�a gu�re de valeur.

Tout d�abord, ce n�est l� que le t�moignage indirect d'un type qui n'�tait pas sur place mais ne peut s'emp�cher de livrer ses impressions. Autrement dit : du pur baratin.

Ensuite, Bringuier est un anticastriste. Et le t�moignage Odio risque d�amener les enqu�teurs � fouiller chez ses alli�s politiques : il n�y tient certes pas. Alors il s�efforce d�att�nuer la port�e de son histoire.

Enfin, il est tout simplement un d�tail que Bringuier n��voque pas � et pour cause, il n�a rencontr� qu�une seule fois Sylvia Odio :

QUOTE
Ce que Bringuier laisse en dehors de son analyse, par ailleurs convaincante, c'est qu'alors qu'il s'est senti plein de vertu et de rancune en sautant sur sa chaise pour appeler le FBI, Sylvia a �t� terrifi�e. Elle ne connaissait pas ceux qui avaient frapp� � sa porte, ignorait s'ils pourraient revenir au cas o� elle attirerait l'attention. En fait, douze ans plus tard, quand Fonzi l'a retrouv�e � Miami, elle avait encore peur.

(Norman Mailer, Oswald, un myst�re am�ricain, Plon, 1995, p. 500)

Gaeton Fonzi �crit justement :

QUOTE
Sylvia et Annie [...] ont d�cid� de n'en parler � personne. "On avait si peur, on �tait absolument terrifi�es, se rappelle Sylvia. Nous �tions toutes les deux tr�s jeunes et pourtant nous avions beaucoup de responsabilit�s, avant tant de fr�res et soeur, notre m�re et notre p�re en prison, nous avions tr�s peur et ne savions pas ce qui se passait. Nous nous sommes fait le serment de n'en parler � personne." [Bien s�r, elles l'ont dit � Lucille Connell, laquelle] l'a dit � un ami de confiance, et bient�t le FBI est venu frapper � leur porte. Elle dit que c'�tait la derni�re chose au monde dont elle avait envie, mais quand ils sont venus, elle s'est sentie tenue de dire la v�rit�.

(cit� in Mailer, p. 501)

Rappelons que :
1) Sylvia Odio avait travers� de dures �preuves depuis 1961 ;
2) elle �tait l'a�n�e de la famille ;
3) elle et sa soeur ne connaissaient pas les deux Cubains qui s'�taient pr�sent�s chez elle le 25 septembre 1963 ;
4) elle n'�tait pas rassur�e par les opinions desdits Cubains sur Kennedy.

Et le 22 novembre 1963, les deux soeurs (les DEUX soeurs) d�couvrent Oswald � la t�l�vision. Et elles sont choqu�es par ce qu'elles voient. Car elles reconnaissent imm�diatement cet homme...

Et on sait qu'elles font le rapprochement avec les Cubains ce jour l�, ce gr�ce au Dr. Einspruch, qui a t�l�phone � Sylvia le 22 ou le 23 novembre. Einspruch "se souvient que lorsqu'il a t�l�phon� � Odio le jour de l'assassinat ou le lendemain, elle a mentionn� "Leon" et elle a li� la visite de ces hommes � l'assassinat de Kennedy "en un genre de mani�re th��trale", et elle a reconnu que l'un de ces hommes �tait Leon. Einspruch ne pouvait se rappeler, en revanche, qu'Odio lui avait d�clar�, avant l'assassinat, que "Leopoldo" lui avait t�l�phon� et avait parl� de Leon proposant d'abattre Kennedy" (HSCA, Vol. X, p. 30).

Donc, Sylvia en parle � un homme de confiance - son psy. Mais elle ne va pas alerter les autorit�s, car elle craint des repr�sailles : j'interpr�te cette inaction comme une preuve de la bonne foi de Sylvia Odio.

Par ailleurs, un t�moin-vedette de Gerald Posner, Howard Brennan, n�agira pas autrement : ce n�est qu�un mois apr�s l�assassinat de Kennedy qu�il daignera reconna�tre Oswald. Mais ce retard ne g�ne aucunement l�auteur de Case Closed. Et pour cause : des incoh�rences, il fait son affaire.

Et il ose achever ainsi sa plaidoirie :

QUOTE
Trois hommes ont rendu visite � Odio, probablement le 26 ou le 27 septembre. Il n�existe toutefois aucun �l�ment de preuve de nature � corroborer ses d�clarations, post�rieures � l�assassinat de Kennedy, que l�un de ces hommes lui a �t� pr�sent� sous l�identit� de � Leon Oswald � et que le jour suivant un des Cubains l�a appel�e pour discuter d�un tireur d��lite des Marines et de ses menaces de mort � l�encontre de Kennedy.


Il voulait quoi, Posner ? Qu�Odio lise dans une boule de cristal que Leopoldo la rappellerait, afin de pouvoir enregistrer la conversation ? C�est path�tique.

Rien de ce qu�a �crit Gerald Posner sur le compte d�Odio n�est vrai. Et voici que cet homme qui a menti sur tout voudrait � pr�sent �tre cru sur parole !

Gerald Posner a menti, tronqu� des citations, fait dire � ses sources ce qu�elles ne disaient pas, s�lectionn� ce qui l�arrangeait quitte � taire le reste, et il ose, lui, donner des le�ons � un t�moin qu�il diffame et calomnie ?

Au fond, le probl�me est ailleurs. Nous avons l� un journaliste d�investigation r�put�, appuy� par une bonne partie de l�establishment, qui envisage de classer l�affaire et tombe sur un t�moin g�nant. La question qui se pose est la suivante : pourquoi un individu aussi manifestement brillant a-t-il sombr�, vis-�-vis de Sylvia Odio, dans un tel n�importe quoi ? Pourquoi s�est-il acharn� � manipuler ses sources, � truquer, falsifier l�Histoire comme le ferait un apprenti-n�gateur de la r�alit� des chambres � gaz ?

Serait-ce parce que le t�moignage de Sylvia Odio est, en d�finitive, trop cr�dible pour pouvoir �tre honn�tement r�fut� ?

Serait-ce parce que si tel est le cas, il est impossible de parler de � classer l�Affaire � au b�n�fice de la Commission Warren ?

Je laisse au lecteur le soin de conclure.

En attendant, je lui donne ce conseil : ne faites pas confiance � Gerald Posner. Bossez par vous-m�me. V�rifiez tout ce qu�il �crit, phrase par phrase, mot par mot, note de bas de page par note de bas de page. Un tel concentr� de falsifications et de mensonges, sur cinq pages, suffit � mon sens � jeter un doute sur quantit� d�autres points abord�s par cet ouvrage�

Certes, tout ce qu��crit Posner n�est pas faux. Je puis le dire pour l�avoir personnellement v�rifi�. Mais je suis loin d�avoir encore tout v�rifi�.

D�sol� pour 1) la lourdeur, 2) les �ventuelles erreurs de retranscription (j'�diterai sans doute) et 3) le nombre de messages, mais �a ne passait pas d'un bloc, et j'ai post� partie par partie.

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Jin-Tae (Nicolas Bernard en Cor�en), Fr�re de Sang de Jin-Suk (Kaisou en Cor�en)

 
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oswaldiste
Ecrit le: Nov 26 2004, 06:06 PM


Ami de la famille


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Et bien dites moi! quel r�quisitoire!
Bon je dois dire que je suis assez d'accord dans l'ensemble sur tous ces points! Mais j'ai quand m�me quelques remarques (bien entendu!): vous me connaissez maintenant, je chipote sur ce que disent les autres sans apporter la m�me rigueur quand il s'agit de moi laugh.gif.

Bon cela dit, je vais r�pondre � cela un petit peu plus tard... mais en apportant que de tr�s petites remarques (plus sur l'emploi de mots un peu fort de temps en temps), sans remettre en cause le principal: ce t�moignage g�nait Posner, car il connaissait toute l'histoire. Il s'est arrang� pour mettre en avant ce qui l'arrangeait.
Bon cela dit, on peut toujours dire qu'avec les notes de bas de pages (et de fin d'ouvrage) le lecteur avait qu'� aller v�rifier tout cela au lieu de le croire sur parole!

Mais dans l'ensemble, il y a quand m�me une base de connaissance chez Posner imporessionnante! Et de temps en temps, il balaie un �v�nement qui le g�ne d'un revers de la main n�gligeant (la blessure de Tague, le cas Odio, l'histoire de la fum�e au niveau de la palissade...) visible qu'aux experts qui lisent Posner � la loupe en v�rifiant tout wink.gif.

On reconnait bien l� la rigueur de Nicolas wink.gif.

Bon allez je fais mes remarques un peu plus tard wink.gif.

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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 26 2004, 10:19 PM


Maitre Jedi


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C'est pas un r�quisitoire, Oswaldiste, c'est un verdict. T'as quinze jours pour interjeter appel et cinq jours pour former un pourvoi en cassation. Eh ouais, c'est une proc�dure acc�l�r�e ! laugh.gif wink.gif

En principe, tout le passage posn�rien sur Odio a �t� comment�, mais �tant donn� que pour des raisons techniques j'ai �t� dans l'obligation de tron�onner mon article, je me demande si je n'ai pas oubli� une partie...

Enfin, s'agissant de Posner, que dire ?

OK, il renvoie aux sources cit�es par les notes en fin d'ouvrage, ce qui en fait est bien pire encore que s'il s'en abstenait, puisqu'il fait croire que la source mentionn� corrobore son affirmation, ce qui en l'esp�ce n'est pas le cas.

Tout Case Closed n'est certes pas � jeter. Quand Posner �crit que Jack Ruby tue Oswald, il a raison ! laugh.gif Plus s�rieusement, je me m�fie de ce type, comme de tant d'autres (Jim Garrison, par exemple, ou Robert Groden). Sa mani�re d'analyser le t�moignage Odio prouve qu'il est malhonn�te. L'est-il ailleurs ? Oui, � propos de la fum�e se d�gageant de la butte gazonn�e, d'Ed Hoffman, d'Arnold Rowland, Amos Euins, Howard Brennan (je l'ai d�j� montr� sur ce forum)...

Mais malhonn�te, il ne l'est pas toujours : sa version de la balle unique tient la route, par exemple (au contraire de celle apport�e par Jim Moore, totalement inepte - mais c'est curieux, on n'en parle pas beaucoup chez les partisans du Rapport Warren).

Que Posner ait une connaissance �tendue du dossier constitue � mon sens une circonstance aggravante, car c'est parce qu'il conna�t bien le dossier qu'il s'est permis d'en falsifier, occasionnellement, le contenu. Tu �cris qu'il "s'est arrang� pour mettre en avant ce qui l'arrangeait", mais il a fait bien pire que �a : il a menti, tronqu� ses citations, fait dire � ses sources ce qu'elles ne disaient pas, quitte m�me � se contredire...

J'ai d�j� vu � l'oeuvre ce genre de m�thode, sur les newsgroups, chez les n�gationnistes. La diff�rence entre eux et Posner, c'est que Posner 1) n'est pas antis�mite, 2) ne nie en cons�quence pas la r�alit� ou l'ampleur de l'extermination des Juifs par les nazis, 3) ne falsifie ni ne d�nature pas toutes les sources qu'il invoque, 4) est plus intelligent, 5) a un meilleur style litt�raire.

Si une source depla�t � Posner, au mieux il la passe sous silence, au pire il lui fait dire n'importe quoi, et entreprend de lever contre elle une arm�e de phrases assassines qui ne prouvent au final pas grand chose. Telle est sa m�thode.

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Jin-Tae (Nicolas Bernard en Cor�en), Fr�re de Sang de Jin-Suk (Kaisou en Cor�en)

 
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oswaldiste
Ecrit le: Nov 27 2004, 01:58 AM


Ami de la famille


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Bon bon bon... je m'y remets donc � cette heure avanc�e (apr�s quelques verres en plus...): je ne sais pas si je vais �tre tr�s pertinant, mais bon je me lance quand m�me.

Je ne fais pas appel quant au traitement de Sylvia Odio par Posner: le r�quisitoire est juste, je n'ai que quelques objections ma�tre (houla, je vais peut �tre pas me lancer dans des termes de droit, vu le niveau que j'ai pu avoir quand j'ai effleur� cette mati�re...).

Mon plan sera simple (celui des feignasse diront certains, et ils n'ont pas tort!): chronologique!

Bon, je ne vais pas compter le nombre d'objections que tu fais: m�me si on n'arrive pas � 10, tu en arriveras facilement � 10 en prenant les autres exemples de manipulation Posnerienne. (cela dit, si on reprend Groden, on doit pouvoir arriver � 1 000, au moins non?).

QUOTE
Preuve en est qu'elles ont reconnu Oswald � la t�l� - donc, elles l'avaient d�j� vu.


Oui, mais le fait est qu'il peut s'agir d'une personne ressemblant � la personne vue ce soir l�. La t�l� am�ricaine et encore plus � cette �poque l� et encore plus sur les images qu'on peut avoir d'Oswald est de tr�s mauvaise qualit�. Il peut s'agir de quelqu'un ressemblant!
Le pauvre Lovelady a �t� confondu avec Oswald pendant des ann�es (et je me demande si Groden ne ressort pas encore cet argument...).

QUOTE
Pour rappel : Sylvia Odio est cubaine, et d'excellente �ducation (elle a �t� admise dans une Ecole priv�e de jeunes filles pr�s de Philadelphie, aux Etats-Unis). C'est pourquoi un type mal ras� est-il � ses yeux moustachu.


L� j'avoue que cette phrase m'a toujours laiss� perplexe... Quelqu'un ayant eu une excellente �ducation est la plus � m�me de d�crire avec un vocabulaire pr�cis un fait, une situation ou une apparence: Sylvia Odio, �duqu�e dans des �coles priv�es, connait tr�s bien la diff�rence entre "moustache" et "mal ras�" unsure.gif . Ca ne remet pas en cause ce que tu dis, mais la formulation est assez surprenante: tu aurais dit "entre un d�but de moustache et quelqu'un de mal ras� l'�cart est faible, surtout quand on t�moigne un an apr�s" j'aurais compris. Mais nous dire qu'en raison de son �ducation elle consid�re toute personne mal ras�e comme "moustachue" l� je trouve que c'est moyen. Mais bon c'est simplement la formulation que me laisse perplexe, ensuite le fait qu'il ait �t� mal ras� ce soir l� ou avec une moustache ne change rien au reste.

QUOTE
Pour le coup, je renvoie � ce fil, qui d�montre qu�il est mat�riellement possible pour Oswald d�avoir rencontr� Sylvia Odio.


Il est mat�riellement possible � Oswald d'avoir rencontr� Sylvia Odio SI on se place dans l'hypoth�se que la rencontre a eu lieu le 25 septembre! On a vu qu'il ne fallait pas exclure compl�tement le fait que la rencontre ait eu lieu le 25, mais rappelons que Sylvia Odio, qui replace bien tous les �l�ments chronologiques autour de cette date la place plut�t le 26! Elle laisse une �ventualit� sur le 25 sans vraiment y croire!
On se place donc dans une hypoth�se! C'est certes possible, mais elle ne penche pas pour cette date, donc si on se place dans le cadre de probabilit�s, le 25 pr�sente la probabilit� la plus faible dans son esprit.

QUOTE
3) Il n�existe aucune preuve formelle qu�Oswald se soit rendu � Houston le 25 septembre 1963.


Vrai et le rapport Warren dit bien que ce bus est l'hypoth�se la plus probable pour eux! Ils pr�cisent bien qu'ils n'ont aucun t�moignage et qu'ils fondent cette hypoth�se sur la pr�sence d'Oswald dans le bus de 2h35 pour Laredo! Ils optent pour la retenue quant � la pr�sence d'Oswald dans ce bus!

QUOTE
Au contraire, tout semble indiquer qu�il a quitt� son appartement de la Nouvelle-Orl�ans le 24 septembre 1963 au soir


Effectivement, mais rien n'indique avec certitude qu'il a quitt� la Nouvelle Orl�ans le 24!

QUOTE
et qu�il a �t� amen� en voiture � Dallas le lendemain, avant de repartir prendre le bus pour Mexico, � Houston ou � Alice, dans la matin�e du 26 septembre 1963.


Aucune preuve, juste des conjectures afin de faire coller tout cela dans ton sc�nario! Tu n'as pas un seul pompiste sur le chemin ou de photos d'Oswald sur la route... aucune preuve qu'il �tait sur la route avec les cubains! Il aurait tr�s bien pu prendre un bus pour Dallas de la Nouvelle Orl�ans le 24 au soir, ou le 25 au matin!

QUOTE
Avant m�me toute comparution de Sylvia Odio devant la Commission afin de lui demander d'apporter des pr�cisions susceptibles de servir l'enqu�te, cette Commission part du principe qu'Odio se trompe ou ment et s'acharne d�j� � r�futer ce t�moignage.


Le sc�nario global de l'assassinat de Kennedy �tait quasiment sous presse, avec la pression de Johnson derri�re pour que �a sorte! L'affaire Sylvia Odio n'apparaissait que comme un d�tail venant troubl� le r�cit... ils l'ont r�gl� au plus vite pour ne pas retarder la sortie du rapport...

QUOTE
Le fait que la r�futation ne repose sur rien d'autre que du vent constitue � cet �gard une circonstance aggravante...


Ce n'est pas tout � fait du vent: ils ont saut� sur le premier m�mo du FBI leur permettant de s'en sortir, sans attendre une quelconque v�rification: et c'est bien une circonstance aggravante, on est d'accord wink.gif.

QUOTE
- 20 septembre 1964 : Hall revient sur ses propres d�clarations. Le m�me jour, Lawrence Howard nie avoir rendu visite � Sylvia Odio.


Il ne revient pas sur ses d�clarations! Il avait dit qu'il �tait � Dallas fin septembre, et qu'il avait rencontr� quelqu'un. Il avait pr�cis� qu'il ne se souvenait pas de l'adresse, et que �a pouvait �tre Magellan Circle mais qu'il ne s'en souvenait pas, qu'il avait rencontr� quelqu'un et que �a pouvait �tre �ventuellement Sylvia Odio mais qu'il ne s'en souvenait pas.

Le 20 septembre, quand on lui montre une photo de Sylvia Odio il peut affirmer qu'il ne l'a pas rencontrer et que ce n'est pas elle!

QUOTE
2) La Commission s'est jet�e sur cette histoire comme un vautour sur une fourmi :


C'est quoi cette expression? blink.gif

QUOTE
Comme tant d�autres � moi, par exemple, � une �poque ! Arf�


On a donc l'explication: Nicolas est un autiste style RainMan! sauf que lui au lieu de compter les cartes, il lit tout ce qui touche � la p�riode "1939/1963" et donc sur l'assassinat de Kennedy!
Dans un sens �a me rassure: moi je ne touche qu'� Kennedy et d�j� j'ai du mal � suivre... wink.gif.

QUOTE
La voil�, la v�rit� : Connell n'a vraisemblablement jamais tenu les propos qu'"on" lui pr�te.


Ou alors elle les a tenus mais ils sont compl�tement farfelus! de la part d'Am�ricains, on ne peut pas exclure le fait qu'elle ait d�form� la r�alit� pour se faire mousser, pour prendre de l'importance (Gordon Arnold fait de m�me, en pire certes...): dans tous les cas, ce qu'elle a dit (ou pas) est faux.

QUOTE
Dans un excellent article d�j� cit�, Dave Reitzes avance l�hypoth�se selon laquelle Sylvia Odio a bel et bien mentionn� les trois hommes � Einspruch, et lui a relat� la rixe ayant oppos� Oswald � Bringuier (Nouvelle-Orl�ans, ao�t 1963, voir film de Stone) telle qu�elle lui avait �t� relat�e par son oncle, Agustin Guitart.


Son oncle lui a parl� de cet �v�nement � la Nouvelle Orl�ans avec Carlos Bringuier apr�s la mort de Kennedy (elle le pr�cise dans sa d�postion devant la commission Warren): Odio n'en a donc pas parl� � Einspruch avant l'assassinat en m�me temps que la rencontre avec les deux cubains et l'am�ricain.

QUOTE
Certes, Einspruch avait confi� � la Commission Warren que Sylvia Odio � �tait encline � l�exag�ration, mais que tous les faits basiques qu�elle fournissait �taient vrais. Il a d�clar� que sa tendance � exag�rer est de type �motionnel, un trait propre � de nombreuses personnes d�origine latino-am�ricaine �. Selon lui, Sylvia Odio pouvait faire preuve d�un caract�re th��tral, tout � fait commun aux Latino-am�ricains � rien qui veuille dire qu�elle �tait capable d�inventer une histoire.


Donc l'incident a bien eu lieu, mais il y a une possibilit� qu'elle ait confondu Oswald ou qu'elle ait assimil� les traits de cet inconnu de ce soir de septembre avec cet Oswald du 22 novembre 1963...

QUOTE
D�s lors, Sylvia Odio n�a pas du accorder une grande importance aux propos tenus par � Leopoldo � sur Oswald et Kennedy : elle ne pouvait imaginer, concevoir, ce qui se produira.


Elle imagine tellement pas que ce qu'il lui a dit est possible, qu'elle en oublie un peu les visages, mais pas ce qu'il a dit. Quand elle voit l'assassin de Kennedy, elle associe ce visage d'Oswald avec la personne venue ce soir l� chez elle... (bon ok il y a aussi sa soeur...).

QUOTE
Donc, nous avons deux exil�es cubaines ayant une famille � charge, qui ne trouvent rien de mieux � faire, malgr� la sant� d�clinante de Sylvia, que de mettre en sc�ne un complot tr�s compliqu�,


Et alors? combien de personnes se sont mises en avant dans cette affaire en montant des histoires bidons? Gordon Arnold? Berverly Olivier (elle est poignante de sinc�rit� lorsqu'elle chante l'hymne am�ricain dans "the men who killeds Kenndy" laugh.gif , la soi disant amante d'Oswald � la Nouvelle Orl�ans...): tout cela n'ont pas de famille? ne monte pas des histoires tr�s compliqu�es? (Arnold doit faire bien attention � plein de points pour expliquer pourquoi il n'apparait sur aucune photo!). Non la difficult� � monter ce genre d'histoire n'est pas la preuve que ce soit impossible dans l'affaire Kennedy!

QUOTE
Et Gerald Posner, pour citer l'historien David Wrone, est un escroc. Un escroc l�che, de surcro�t : il ne fait que semer le doute, sans pr�senter de sc�nario bien coh�rent, sans vraiment annoncer la couleur.


Sur le cas de l'affaire Odio: OUI. Sur bien d'autres points: NON.
Tout n'est pas � jeter, mais son ouvrage n'est pas la perfection wink.gif.

QUOTE
Quand bien m�me : la d�pression d�Odio cons�cutive � l�assassinat �tait surtout li�e � la mort de Kennedy et au fait qu�elle a reconnu Oswald, qu�elle a eu peur pour elle�


Quand Brennan dit qu'il n'a pas voulu reconna�tre Oswald formellement, c'est un menteur, quand Sylvia Odio dit qu'elle a eut peur, c'est tout � fait logique... Je me demande si tu n'as pas une l�g�re pr�f�rence dans ton traitement des t�moins Nicolas tongue.gif.

QUOTE
Donc, Sylvia en parle � un homme de confiance - son psy. Mais elle ne va pas alerter les autorit�s, car elle craint des repr�sailles : j'interpr�te cette inaction comme une preuve de la bonne foi de Sylvia Odio.

Par ailleurs, un t�moin-vedette de Gerald Posner, Howard Brennan, n�agira pas autrement : ce n�est qu�un mois apr�s l�assassinat de Kennedy qu�il daignera reconna�tre Oswald. Mais ce retard ne g�ne aucunement l�auteur de Case Closed. Et pour cause : des incoh�rences, il fait son affaire.


Ah bah oui tiens tu fais le m�me rapprochement que moi avec Brennan tongue.gif. Sauf que tu ne consid�res pas Brennan comme cr�dible, alors que tu accordes toute cr�dibilit� � Sylvia Odio wink.gif (bon la soeur, ok, je sais... Brennan aurait du amener sa soeur en fait!! laugh.gif ).

QUOTE
En attendant, je lui donne ce conseil : ne faites pas confiance � Gerald Posner. Bossez par vous-m�me. V�rifiez tout ce qu�il �crit, phrase par phrase, mot par mot, note de bas de page par note de bas de page. Un tel concentr� de falsifications et de mensonges, sur cinq pages, suffit � mon sens � jeter un doute sur quantit� d�autres points abord�s par cet ouvrage�


Heu oui c'est un bon conseil, mais bon il faudrait avoir un temps plein � consacrer � ce bouquin, le tout aid� par une bonne dizaine de stagiaires, et avec �a je pense qu'en 6 mois on peut te pondre un libre de 1700 pages sur les incoh�rences de Posner laugh.gif .

Bon allez je vais m'arr�ter un peu en fait, je suis fatigu�: mais le principal reste: Posner a menti, tronqu�, pris ce qui l'arrangeait sur ce point (tous les chercheurs font de m�me...) c'est pourquoi il faut garder un esprit critique (�a me rappelle quelque chose...) et tenter dans la mesure du possible de v�rifier un minimum...



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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 27 2004, 06:36 PM


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QUOTE (oswaldiste @ Nov 27 2004, 01:58 AM)
Oui, mais le fait est qu'il peut s'agir d'une personne ressemblant � la personne vue ce soir l�. La t�l� am�ricaine et encore plus � cette �poque l� et encore plus sur les images qu'on peut avoir d'Oswald est de tr�s mauvaise qualit�. Il peut s'agir de quelqu'un ressemblant!
Le pauvre Lovelady a �t� confondu avec Oswald pendant des ann�es (et je me demande si Groden ne ressort pas encore cet argument...).

Je crois qu'il le ressort, mais enfin, on parle de Robert Groden... wink.gif

Je ne crois pas que Sylvia ait vu quelqu'un de "ressemblant" : elle a vu Oswald. Sa soeur l'a confirm�. Plus exactement, Annie, en voyant Oswald � la t�l�, s'est demand�e o� elle avait d�j� vu ce type, et Sylvia lui a rafra�chi la m�moire : c'�tait l'Am�ricain accompagn� des deux Cubains qui leur avaient rendu visite en septembre dernier. Et Annie, effectivement, s'est souvenue de lui. Elle a donc reconnu Oswald comme �tant l'un des visiteurs du soir.

Marrant, qu'Annie Odio passe syst�matiquement � la trappe, comme �a... Heureusement que je suis l� pour rappeler son existence ! cool.gif



QUOTE
L� j'avoue que cette phrase m'a toujours laiss� perplexe... Quelqu'un ayant eu une excellente �ducation est la plus � m�me de d�crire avec un vocabulaire pr�cis un fait, une situation ou une apparence: Sylvia Odio, �duqu�e dans des �coles priv�es, connait tr�s bien la diff�rence entre "moustache" et "mal ras�"  unsure.gif . Ca ne remet pas en cause ce que tu dis, mais la formulation est assez surprenante: tu aurais dit "entre un d�but de moustache et quelqu'un de mal ras� l'�cart est faible, surtout quand on t�moigne un an apr�s" j'aurais compris. Mais nous dire qu'en raison de son �ducation elle consid�re toute personne mal ras�e comme "moustachue" l� je trouve que c'est moyen. Mais bon c'est simplement la formulation que me laisse perplexe, ensuite le fait qu'il ait �t� mal ras� ce soir l� ou avec une moustache ne change rien au reste.


Ouaip : j'aurais du mettre des guillemets � "moustachu". En tout cas, je cite le passage de sa d�position o� elle nous d�finit ladite "moustache", et cette d�finition ne correspond en rien � ce que veut nous faire croire Posner - qui, �videmment, s'abstient de nous produire ce passage du t�moignage de Sylvia Odio devant la Commission Warren.



QUOTE
Il est mat�riellement possible � Oswald d'avoir rencontr� Sylvia Odio SI on se place dans l'hypoth�se que la rencontre a eu lieu le 25 septembre! On a vu qu'il ne fallait pas exclure compl�tement le fait que la rencontre ait eu lieu le 25, mais rappelons que Sylvia Odio, qui replace bien tous les �l�ments chronologiques autour de cette date la place plut�t le 26! Elle laisse une �ventualit� sur le 25 sans vraiment y croire!
On se place donc dans une hypoth�se! C'est certes possible, mais elle ne penche pas pour cette date, donc si on se place dans le cadre de probabilit�s, le 25 pr�sente la probabilit� la plus faible dans son esprit.


Etant donn� que Sylvia Odio et sa soeur Annie ont vu Oswald un soir de la fin septembre, qu'Oswald se trouve � la Nouvelle-Orl�ans jusqu'au 24 et dans un bus pour Mexico le 26, la d�duction logique et imparable est qu'elles l'ont rencontr� le 25 septembre. Point barre.

En l'occurrence, contrairement � ce que toi et Fran�ois Carlier veulent faire croire, il s'agit d'une d�duction, pas d'une hypoth�se. La d�duction de deux �l�ments : il �tait mat�riellement possible pour Oswald de se trouver � Dallas au soir du 25 septembre 1963, et il est certain que Sylvia Odio l'a vu � Dallas un soir de fin septembre - t�moignage 1) coh�rent, 2) �manant d'une personne fiable, et 3) confirm� par sa soeur.



QUOTE
Vrai et le rapport Warren dit bien que ce bus est l'hypoth�se la plus probable pour eux! Ils pr�cisent bien qu'ils n'ont aucun t�moignage et qu'ils fondent cette hypoth�se sur la pr�sence d'Oswald dans le bus de 2h35 pour Laredo! Ils optent pour la retenue quant � la pr�sence d'Oswald dans ce bus!


En quoi leur raisonnement est frauduleux. Qu'Oswald prenne le bus � Houston � 2 h 35 du matin du 26 septembre ne prouve en rien qu'il a pris le bus Nouvelle-Orl�ans-Houston le 25 septembre � midi.


QUOTE
Effectivement, mais rien n'indique avec certitude qu'il a quitt� la Nouvelle Orl�ans le 24!


Rien ne prouve le contraire non plus. On en est r�duit aux hypoth�ses.



QUOTE
Aucune preuve, juste des conjectures afin de faire coller tout cela dans ton sc�nario! Tu n'as pas un seul pompiste sur le chemin ou de photos d'Oswald sur la route... aucune preuve qu'il �tait sur la route avec les cubains! Il aurait tr�s bien pu prendre un bus pour Dallas de la Nouvelle Orl�ans le 24 au soir, ou le 25 au matin!


Arr�te de faire l'idiot. Oswald �tait � la Nouvelle-Orl�ans le 24 septembre, il se trouve � Dallas le lendemain soir, et on sait qu'il n'a pas pris les transports en commun : il a donc �t� conduit en voiture (il n'a pas le permis) de la Nouvelle-Orl�ans � Dallas. Par les deux anticastristes ? Probable : ils le disent bien � Sylvia Odio, non ?



QUOTE
Le sc�nario global de l'assassinat de Kennedy �tait quasiment sous presse, avec la pression de Johnson derri�re pour que �a sorte! L'affaire Sylvia Odio n'apparaissait que comme un d�tail venant troubl� le r�cit... ils l'ont r�gl� au plus vite pour ne pas retarder la sortie du rapport...


Dis-moi, Oswaldiste : la Commission, elle poss�de les pleins pouvoirs d'enqu�te, non ? Et, si je ne m'abuse, aucune date-butoir ne lui �tait officiellement impos�e, ni par le Pr�sident, ni par le Congr�s, non ?



QUOTE
Ce n'est pas tout � fait du vent: ils ont saut� sur le premier m�mo du FBI leur permettant de s'en sortir, sans attendre une quelconque v�rification: et c'est bien une circonstance aggravante, on est d'accord wink.gif.


Alors pourquoi en parles-tu ?



QUOTE
Il ne revient pas sur ses d�clarations! Il avait dit qu'il �tait � Dallas fin septembre, et qu'il avait rencontr� quelqu'un. Il avait pr�cis� qu'il ne se souvenait pas de l'adresse, et que �a pouvait �tre Magellan Circle mais qu'il ne s'en souvenait pas, qu'il avait rencontr� quelqu'un et que �a pouvait �tre �ventuellement Sylvia Odio mais qu'il ne s'en souvenait pas. Le 20 septembre, quand on lui montre une photo de Sylvia Odio il peut affirmer qu'il ne l'a pas rencontrer et que ce n'est pas elle!


Vais v�rifier �a - et si besoin est, je corrigerai. En attendant : point de d�tail. T'as vraiment du temps � perdre... dry.gif



QUOTE
Son oncle lui a parl� de cet �v�nement � la Nouvelle Orl�ans avec Carlos Bringuier apr�s la mort de Kennedy (elle le pr�cise dans sa d�postion devant la commission Warren): Odio n'en a donc pas parl� � Einspruch avant l'assassinat en m�me temps que la rencontre avec les deux cubains et l'am�ricain.


Mais justement, bordel : c'est bien de leur entretien post�rieur � l'assassinat que je parle !!! mad.gif



QUOTE
Donc l'incident a bien eu lieu, mais il y a une possibilit� qu'elle ait confondu Oswald ou qu'elle ait assimil� les traits de cet inconnu de ce soir de septembre avec cet Oswald du 22 novembre 1963...


Tu oublies encore la pauvre Annie.... ohmy.gif Tu oublies qu'elle a reconnu Oswald sans difficult� sur les photos qui lui �taient pr�sent�es � la Commission Warren, alors que lesdites photos sont de mauvaise qualit� - certes, Oswald est devenu c�l�bre entre-temps, mais le premier � avoir parl� desdites photos, c'�tait toi (en reproduisant un bobard de Posner).



QUOTE
Elle imagine tellement pas que ce qu'il lui a dit est possible, qu'elle en oublie un peu les visages, mais pas ce qu'il a dit. Quand elle voit l'assassin de Kennedy, elle associe ce visage d'Oswald avec la personne venue ce soir l� chez elle... (bon ok il y a aussi sa soeur...).


Non, pas "Bon OK il y a aussi sa soeur". Le fait qu'Annie corrobore le t�moignage de Sylvia sur ce point est fondamental ! Fait que tu ne cesses de zapper !



QUOTE
Et alors? combien de personnes se sont mises en avant dans cette affaire en montant des histoires bidons? Gordon Arnold? Berverly Olivier (elle est poignante de sinc�rit� lorsqu'elle chante l'hymne am�ricain dans "the men who killeds Kenndy"  laugh.gif , la soi disant amante d'Oswald � la Nouvelle Orl�ans...): tout cela n'ont pas de famille? ne monte pas des histoires tr�s compliqu�es? (Arnold doit faire bien attention � plein de points pour expliquer pourquoi il n'apparait sur aucune photo!). Non la difficult� � monter ce genre d'histoire n'est pas la preuve que ce soit impossible dans l'affaire Kennedy!


Hallucinant de mauvaise foi... blink.gif

Tu as coup� la suite :

QUOTE
Ouaip, vraiment, Sylvia Odio m�riterait l�Oscar ! De m�me qu�Annie : non, l� o� il serait tellement simple pour cette s�ur de 17 ans de pr�tendre avoir assist� � tout l�entretien, d�avoir �cout� la conversation t�l�phonique, elle se contente de monter un plan avec Sylvia Odio qui la laisse un peu en retrait.

Donc, nous avons deux exil�es cubaines ayant une famille � charge, qui ne trouvent rien de mieux � faire, malgr� la sant� d�clinante de Sylvia, que de mettre en sc�ne un complot tr�s compliqu�, complot qui risque de susciter l�hostilit� de leurs amis anticastristes pour� pour quoi, au juste ? Impressionner le psy et la meilleure amie de Sylvia Odio ? Dans l�affirmative, que deviennent dans ce projet les proches d�Annie ?

Ou alors : gagner du fric ? Se rendre c�l�bres ? Mais alors pourquoi Sylvia Odio n�a-t-elle pr�cis�ment pas cherch� � contacter les autorit�s, ni � ramasser de l�argent refil� par des journalistes peu scrupuleux ? Pourquoi se montre-t-elle si r�ticente � accorder des interviews ?


Le point commun de ces faux t�moins (Arnold, Oliver, Baker) est qu'ils se font conna�tre des ann�es apr�s les faits, alors que la litt�rature conspirationniste a d�j� eu le temps de faire son oeuvre. Par ailleurs, leur cr�dibilit� a �t� totalement - mais justement - atomis�e, au contraire de Sylvia Odio et de sa soeur ! Que tu oublies encore ! blink.gif

Dis-moi, Oswaldiste : tous ces t�moins (Arnold, Oliver, Baker) ont une gigantesque page qui leur est consacr�e sur le site de John McAdams. Pourrais-tu m'indiquer une page �quivalente, s'agissant des soeurs Odio ?

Arr�te donc de comparer ce qui n'est pas comparable.



QUOTE
Quand Brennan dit qu'il n'a pas voulu reconna�tre Oswald formellement, c'est un menteur, quand Sylvia Odio dit qu'elle a eut peur, c'est tout � fait logique... Je me demande si tu n'as pas une l�g�re pr�f�rence dans ton traitement des t�moins Nicolas tongue.gif.


et :

QUOTE
Ah bah oui tiens tu fais le m�me rapprochement que moi avec Brennan tongue.gif. Sauf que tu ne consid�res pas Brennan comme cr�dible, alors que tu accordes toute cr�dibilit� � Sylvia Odio wink.gif (bon la soeur, ok, je sais... Brennan aurait du amener sa soeur en fait!!  laugh.gif ).


Sans commentaire. Enfin, si : j'y reviendrai plus tard. Histoire d'enfoncer des portes ouvertes, certes, mais visiblement et sur ce point, y en a qui ont pas encore compris... rolleyes.gif



QUOTE
Heu oui c'est un bon conseil, mais bon il faudrait avoir un temps plein � consacrer � ce bouquin, le tout aid� par une bonne dizaine de stagiaires, et avec �a je pense qu'en 6 mois on peut te pondre un libre de 1700 pages sur les incoh�rences de Posner  laugh.gif . Bon allez je vais m'arr�ter un peu en fait, je suis fatigu�: mais le principal reste: Posner a menti, tronqu�, pris ce qui l'arrangeait sur ce point (tous les chercheurs font de m�me...) c'est pourquoi il faut garder un esprit critique (�a me rappelle quelque chose...) et tenter dans la mesure du possible de v�rifier un minimum...


N'est-ce pas ?

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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 27 2004, 11:52 PM


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Or donc, Odio et Brennan. Oswaldiste, tu �crivais :

QUOTE
Quand Brennan dit qu'il n'a pas voulu reconna�tre Oswald formellement, c'est un menteur, quand Sylvia Odio dit qu'elle a eut peur, c'est tout � fait logique... Je me demande si tu n'as pas une l�g�re pr�f�rence dans ton traitement des t�moins Nicolas tongue.gif.


et :

QUOTE
Ah bah oui tiens tu fais le m�me rapprochement que moi avec Brennan tongue.gif. Sauf que tu ne consid�res pas Brennan comme cr�dible, alors que tu accordes toute cr�dibilit� � Sylvia Odio wink.gif (bon la soeur, ok, je sais... Brennan aurait du amener sa soeur en fait!!  laugh.gif ).


Ouh, c'est dit avec humour, mais �a reste une jolie accusation de partialit�, mmm ? dry.gif

Ce que tu racontes est bien �videmment faux... rolleyes.gif

Encore une fois, tu oublies ou n�gliges Annie Odio (franchement, tu le fais expr�s ?) : elle confirme qu'elle et sa soeur ont vraiment �t� terroris�es. Et outre que leur t�moignage concorde, elles ont apport� des �l�ments de nature � �tayer cette peur : papa est en prison, les deux anticastristes leur sont inconnus, elles ont une famille � nourrir, autant de raisons qui expliquent qu'elles ne veulent pas �tre impliqu�es dans le bordel immense qu'a g�n�r� l'assassinat de Kennedy. Le fait que Sylvia Odio se contente de parler d'Oswald � son psy et sa meilleure amie, presque imm�diatement, plaide en faveur de sa sinc�rit�.

Quant � Brennan, je ne lui accorde gu�re de cr�dibilit�, et pour des raisons objectives : il a commis un certain nombre d'erreurs graves dans sa d�position devant la Commission Warren, il n'a m�me pas reconnu Oswald le 22 novembre 1963 quand il lui a �t� pr�sent�, et il pr�tend avoir menti ce jour l� par crainte de subir les foudres d'une fantasmagorique conspiration communiste - alors qu'il a livr� son t�moignage et son identit� � la presse le m�me jour ! Par ailleurs, il soutient que l'assassinat d'Oswald par Ruby l'a rassur�, alors que c'est pr�cis�ment un tel �v�nement qui sera pour beaucoup dans la propagation imm�diate des th�ses du complot ! Totalement dingue, n'est-ce pas ?

Un autre �l�ment � prendre en consid�ration est le fait que, bien qu'Oswald ait tir� trois coups de feu, aucun autre t�moin n'a �t� capable de l'identifier (mais leurs d�positions concordent, et les fibres de sa chemise ont �t� retrouv�es sur son fusil) : et Brennan, qui n'est pas vraiment mieux plac� qu'un autre - pour rappel, Dealey Plaza n'est pas un endroit tr�s grand - est le seul qui, au bout d'un mois, parvient � d�clarer que le tireur correspond trait pour trait � Oswald ? Soyons s�rieux.

Voil� pourquoi je ne suis pas Brennan lorsqu'il pr�tend avoir vu Oswald. Je ne rejette certes pas la totalit� de son t�moignage, car peu apr�s l'attentat, il relatera avoir vu un homme arm� d'un fusil au 5e �tage du d�p�t de livres (enfin, d'un �tage du d�p�t de livres). Mais ce n'est qu'apr�s, au bout de quelques semaines, sous la pression des m�dias, et peut-�tre du FBI, qu'il se convaincra tr�s sinc�rement avoir vu notre ex-Marine. Pour moi, �a se tient (et je n'ai pas eu, comme Posner, � fouiller dans les poubelles de ce cher Howard pour d�nicher des �l�ments relatifs � sa vie priv�e - contrairement � Posner, je ne l'attaque pas sur ce terrain l�).

J'ose, au surplus, te signaler un l�ger d�tail : je ne vois pas bien en quoi Brennan me g�nerait, puisque je pense qu'Oswald a tir� sur Kennedy... C'est bien l� encore la preuve que je s�lectionne pas ce qui m'arrange : si tel �tait le cas, j'aurais int�gr� Brennan dans les t�moins � charge.

C'est donc au terme d'une analyse des deux t�moignages que je conclus que Sylvia Odio est cr�dible et dit vrai, tandis que Brennan n'est pas cr�dible, et qu'il est un menteur. Pas parce que j'ai une th�se � d�fendre quel qu'en soit le prix, et qu'il me pla�t de d�daigner tel ou tel t�moin.

Un autre exemple : Arnold Rowland. Contrairement � beaucoup, je ne pense pas que cet individu corrobore le fait qu'Oswald se trouvait avec un complice au 5e �tage du d�p�t de livres : il a bel et bien vu deux personnes, mais vraisemblablement Oswald et Bonnie Ray Williams. Si vraiment j'agissais comme le d�crivent Oswaldiste et Fran�ois Carlier, j'aurais d�clar� le contraire...

Vis-�-vis de Brennan, je sugg�re d'ailleurs aux partisans du Rapport Warren d'agir � ma fa�on. Strat�giquement, ils n'ont aucun int�r�t � l'invoquer. Brennan ne leur apporte rien, et affaiblit m�me leur th�se et leur cr�dibilit� : les voir s'attaquer aux t�moins qui contredisent leur th�orie tout en d�fendant bec et ongles un tel individu est un spectacle plut�t... surprenant. Et tr�s r�v�lateur.

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oswaldiste
Ecrit le: Nov 28 2004, 12:31 AM


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laugh.gif mais non je ne te repproche pas ta partialit�. Je dis juste qu'on a une interpr�tation diff�rente et que j'ai des fois du mal � avoir un avis tranch� alors que toi tu arrives � trancher wink.gif.

Je sais tr�s bien que tu analyses � fond et avec pr�cision tous les �l�ments, tu ne n�gliges rien. Et tu sais tr�s bien ce que je pense de tes analyses pour l'avoir d�j� clam� haut et fort (je le ne refais pas, la derni�re fois tu avais dit que tu �tais g�n� tongue.gif).
Mais je n'ai pas chang� d'avis: on a beau avoir des avis diff�rents, tu sais tr�s bien que je respecte tes analyses et que je m'en d�lecte justement!

Et je me demande si, inconsciemment, je te pousse pas � bout pour que justement tu sortes l'int�gralit� de tes analyses wink.gif.

Bon maintenant j'attends quand m�me le renfort de Fran�ois Carlier pour voir s'il trouvera d'autres mots que moi pour tout �a (et que pour une fois �a soit un autre qui t'�nerve tongue.gif).

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Nicolas Bernard
Ecrit le: Nov 28 2004, 12:49 AM


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Ouaip, mais je ne serai plus si souvent pr�sent pour m'�nerver, h�las... sad.gif

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